Le phénomène sectaire a connu un regain d'intérêt, lié d'une part aux récents événements tragiques, largement repris par les médias, et d'autre part au nombre grandissant d'adeptes et de sympathisants, estimés en France à plus de 250 000 dans près de 1000 groupes.
Il a suscité la rédaction de rapports parlementaires, l'un en 1985 par Alain Vivien, et le dernier en 1995 par une commission présidée par Alain Gest, ainsi que la création d'associations de lutte contre le phénomène.
Le phénomène est complexe : il n'y a pas de définition simple, succincte, et sans équivoque. L'approche de la commission parlementaire respecte le principe de neutralité de l'Etat vis à vis des opinions religieuses, et la liberté de conscience. Elle a particulièrement porté son attention sur les dangers et les nuisances que représentent les sectes.
Toutefois, une lecture superficielle du dernier rapport parlementaire entraîne le risque de généralisations abusives, suivies de vagues d'intolérance. En effet, les "listes" figurent dans la première partie, et ce n'est qu'à la page 66 (sur 127) que l'on trouve l'appel suivant, appuyé par le témoignage d'un médecin :
"II est nécessaire de dissiper un éventuel malentendu : tous les mouvements spirituels autres que les religions traditionnelles et communément appelées sectes ne sont pas dangereux (... ). Leur rôle peut même être, parfois, considéré comme très positif"
Evidemment, l'intolérance ne résout pas le problème, et peut toucher des mouvements tout à fait inoffensifs ou n'ayant pas les caractéristiques d'une secte.
Par ailleurs, la lecture du rapport montre que certaines croyances ou pratiques spirituelles, qui possèdent pourtant un fondement rationnel, sont mal connues et parfois citées comme des caractéristiques de sectes.
Le Spiritisme, codifié par Allan Kardec à Paris au milieu du XIX° siècle, est encore méconnu en France. Il n'échappe donc pas toujours aux amalgames. Au contraire, il peut apporter des lumières objectives sur les causes profondes du phénomène sectaire, sur les processus d'obsession qui entrent en jeu, ainsi que sur les moyens curatifs.
Dans cette présentation, nous examinerons, sans citer de noms, les définitions et caractéristiques des sectes, telles qu'elles sont données dans le dernier rapport parlementaire. Nous préciserons les caractéristiques de la Doctrine Spirite qui montrent qu'elle est très loin de tous les critères de dangerosité des sectes. Nous éclaircirons aussi les points qui sont parfois mal perçus ou malencontreusement associés aux caractéristiques des sectes.
Nous agirons conformément à notre éthique, basée sur la charité, le travail au progrès de tous, le respect de la liberté de penser et de la liberté de conscience, en offrant des éclaircissements et des exemples illustrant les principes fondamentaux du Spiritisme.
QU'EST-CE QU'UNE SECTE ?
Définition
L'acception du mot secte est multiple. Elle a évolué dans un sens péjoratif, par association avec l'adjectif sectaire.
Du point de vue étymologique, le mot secte, apparu au moyen âge, peut être rattaché à deux origines latines, l'une signifiant couper, l'autre signifiant suivre. Les dictionnaires donnent des définitions très générales comme : "ensemble des personnes qui professent une même doctrine", ou "qui ont la même doctrine au sein d'une religion". Dans ce sens, le mot englobe tous les mouvements religieux, les milieux scientifiques et aussi le Mouvement Spirite.
Les dictionnaires précisent ensuite des caractéristiques, comme les notions de "croyance commune" ou de "rupture par rapport à une croyance antérieure", en citant les groupes de contestation des églises, schismatiques, qui se situent comme des alternatives par rapport aux religions.
Le Spiritisme s'écarte de ces caractéristiques, par la nuance qui existe entre une croyance et une conviction, déduite de l'observation des faits en suivant une méthodologie scientifique. "Comprenez bien la portée de ce mot certitude, car l'homme n'accepte comme certain que ce qui lui paraît logique." 1 D'autre part, le Spiritisme ne prétend pas détenir l'exclusivité de la Vérité. Il proclame la liberté de conscience, le droit de libre examen en matière de foi. Il reçoit ceux qui viennent à lui volontairement, et ne cherche à détourner personne de ses croyances ou de sa religion. La croyance d'une personne importe peu, du moment qu'elle œuvre pour le bien de son prochain.
Sur le plan juridique, la définition est quasi impossible, en vertu du principe de neutralité de l'Etat, de laïcité, de la liberté des cultes et du respect des croyances, assurées par l'article 10 de la déclaration des droits de l'homme et par l'article 2 de la constitution. Ces principes se basent sur le respect de la liberté individuelle dans la mesure où elle n'atteint pas celle d'autrui. Toutefois, le rapport reconnaît que cela correspond à une certaine "indifférence" de l'Etat à l'égard des mouvements religieux.
Pour sa part, le Spiritisme encourage une éthique positive. En se basant sur les faits, il démontre que la maxime : "Faire pour les autres ce que nous voudrions que les autres fissent pour nous" n'est pas une utopie. 2
Du point de vue sociologique, "les sectes se situent en retrait par rapport à la société globale et tendent à refuser tout lien avec elle, et même tout dialogue".
A l'opposé, la doctrine Spirite démontre que la vie en société est nécessaire au progrès
individuel et collectif.
Organisation, recrutement
Les sectes ont souvent une organisation pyramidale. Le sommet est occupé par un chef spirituel ou un gourou. Celui-ci dirige une élite restreinte, séparée des adeptes de base par un filtre efficace, que l'on ne franchit qu'après de nombreux passages de grades, diplômes pour les services rendus, ou encore des cérémonies rituelles.
Certaines sectes prennent de véritables structures de sociétés, et proposent parfois des "stages de développement professionnel". Leurs noms peuvent être trompeurs, à connotation scientifique ou religieuse.
Le Spiritisme est une doctrine révélée, et non pas issue du cerveau d'un homme ou d'un gourou. Allan Kardec en a été le codificateur et non pas le fondateur. 3
Le Spiritisme n'a aucun d'intérêt matériel. Suivant la maxime : "Donnez gratuitement ce que vous avez reçu gratuitement" 4, il réfute la médiumnité vénale. 5
Les sectes ont des méthodes de recrutement sophistiquées. Elles appliquent des techniques psychologiques éprouvées, inspirées des techniques de commercialisation, de publicité ou de propagande politique... Il y a d'abord une phase de séduction, dans laquelle les sectes exploitent une demande de l'être humain contemporain, qui ne trouve pas d'autre moyen de la satisfaire. Pour cela, elles développent des thèmes très divers (éthique, écologiques, médicaux, culturels...), gravitant généralement autour de croyances ou d'idées transcendantales, prétendant donner une explication du monde ou redonner un sens à la vie. Ces idées sont suffisamment cohérentes et constantes pour tromper les individus. Elles sont attractives, comme celle qu'il faut d'abord se transformer soi-même avant de pouvoir aider les autres. Cette idée de perfectionnement individuel attire du monde, tant chez des personnalités fragiles que parmi les intellectuels et les scientifiques. Elle facilite également l'isolement et la captation progressive du consentement des adeptes.
La phase suivante est de fabulation, simulation, équivoque ou mystification. L'adepte pris au piège voit l'exagération de ses défauts, la culpabilisation, l'ascèse, la rupture avec le milieu d'origine, la demande d'exclusivité pour la secte, l'extorsion financière, etc..
La dernière phase est la fascination, ou même une véritable subjugation.
Le Spiritisme ne fait pas de prosélytisme. En effet, une conviction ne s'impose pas, mais s'acquiert librement et progressivement, par un appel permanent à la raison, au jugement et à l'esprit critique.
Thèmes développés par les sectes
La commission d'enquête a retenu treize critères de qualification doctrinale des sectes. Elle ne juge pas les doctrines et les croyances. Elle utilise cette classification pour examiner la dangerosité des sectes, que nous examinerons dans le paragraphe suivant.
Le premier critère est appelé "Nouvel Age". Il est très vaste et exploite les idées d'une transition du monde (ère du verseau, millénarisme), d'une nouvelle religion mondiale, de la réincarnation, du karma, de la réalisation spirituelle, d'une conscience planétaire, de l'intégration du corps au "cosmique", du corps subtil ou astral ou éthérique, des anges ou des esprits, d'un christ cosmique envoyant régulièrement des avatars pour guider l'humanité. Le millénarisme dérive parfois vers les tendances apocalyptiques. La commission d'enquête met ici dans un même sac des aspirations superstitieuses et des notions qui possèdent une base factuelle objective, et qui ont fait l'objet d'études sérieuses.
Selon une démarche scientifique, le Spiritisme met en exergue la nécessité de rigueur et de prudence. Il ne pose "en principe absolu que ce qui est démontré avec évidence, ou ce qui ressort logiquement de l'observation", et émet des réserves sur les thèmes incertains. 6 "L'instruction spirite ne comprend pas seulement l'enseignement moral donné par les Esprits, mais bien encore l'étude des faits ; c'est à elle qu'incombe la théorie de tous les phénomènes, la recherche des causes, et comme conséquence, la constatation de ce qui est possible et de ce qui ne l'est pas ; en un mot, l'observation de tout ce qui peut faire avancer la science." 7
Puis viennent les "occultistes", pratiquant l'alchimie, l'astrologie, la cartomancie, la magie initiatique, notions souvent confondues avec l'ésotérisme (recherche d'une tradition primordiale cachée).
En ce qui concerne le Spiritisme, Kardec prévient : "n'embarrassons pas la doctrine de principes qui seraient considérés comme des chimères et la feraient rejeter par les hommes positifs." 8
Les groupes "orientalistes" sont très diversifiés, basés sur des doctrines métaphysiques orientales. Elles présentent parfois des dérives importantes et des tendances extrêmes d'intolérance ou d'adoration. Ces tendances sont contraires aux principes spirites de charité et de tolérance.
Les groupes "évangéliques" et "pseudo-catholiques" gravitent généralement autour d'un prêtre dissident ou d'un gourou, qui prêche l'échec de Jésus, un puritanisme atteignant parfois des tendances monarchistes. Le rapport mentionne le risque de dérive apocalyptique. L'extorsion financière est fréquente.
Jésus nous a averti qu'il y aura de faux prophètes, mais il a précisé que l'on reconnaît l'arbre à ses fruits. 9 Le Spiritisme "ne vient pas détruire la loi chrétienne, mais l'accomplir." 10 Les faits sont venus confirmer la morale enseignée par Jésus.
Les groupes "syncrétiques" synthétisent les différentes religions et traditions, prêchent l'union entre l'orient et l'occident, pratiquent des rituels et des actes d'adoration extérieurs.
Le Spiritisme en démontre l'inutilité, en préférant la prière du cœur accompagnée de la pensée sincère. D'autre part, universalisme ne signifie pas confusion idéologique.
L'essence de toutes les religions contient des vérités sublimes et cohérentes, mais il faut les passer au creuset de la raison et du bon sens pour en éliminer les déformations d'origine humaine qu'elles ont subies au cours des siècles. "Mais qui ose se permettre d'interpréter les Ecritures sacrées ? Qui a ce droit ? Qui possède les lumières nécessaires, si ce ne sont les théologiens ? Qui l'ose ? La science d'abord, qui ne demande de permission à personne pour faire connaître les lois de la nature, et saute à pieds joints sur les erreurs et les préjugés. Qui a ce droit ? Dans ce siècle d'émancipation intellectuelle et de liberté de conscience, le droit d'examen appartient à tout le monde, et les Ecritures ne sont plus l'arche sainte à laquelle nul n'oserait toucher du doigt sans risquer d'être foudroyé. " 11
Cette citation s'oppose également aux pratiques des groupes "apocalyptiques", qui constituent une dérive du millénarisme New Age ou des groupes évangéliques, en interprétant les textes bibliques au pied de la lettre. "La lettre tue, l'esprit vivifie" : les textes bibliques ont un passé historique qu'il faut prendre en compte, et ne peuvent être pris à la lettre. Le Spiritisme et les Esprits attachent peu d'importance à la forme, l'essentiel est que les hommes s'entendent sur le fond. Citons la réponse d'un esprit interrogé sur l'avènement de la "fin du monde" : "La fin du monde approche en effet ; mais la fin du monde de la superstition, des vices et des fléaux de l'humanité." 12
Les groupes "alternatifs" proposent une remise en cause radicale des circuits économiques (aide humanitaire par exemple), du monde de production ou des rapports humains, une non-violence active, une lutte contre les monopoles, etc..
Même lorsque cela part de bons principes, le Spiritisme conseille d'éviter les changements brutaux, en préférant les changements progressifs permettant à l'être humain de s'y adapter en fonction de son évolution. "Ce serait bien peu connaître les hommes, si l'on pensait qu'une cause quelconque pût les transformer comme par enchantement. Les idées se modifient peu à peu selon les individus, et il faut des générations pour effacer complètement les traces des vieilles habitudes. La transformation ne peut donc s'opérer qu'à la longue, graduellement et de proche en proche ; à chaque génération, une partie du voile se dissipe ; le spiritisme vient le déchirer tout à fait ; mais en attendant, n'aurait-il pour effet, chez un homme, que de le corriger d'un seul défaut, ce serait un pas qu'il lui aurait fait faire, et par cela même un grand bien, car ce premier pas lui rendra les autres plus faciles." l3
Les mouvements "néo-païens" sont polythéistes, mythologiques, celtes, animistes. Il y a un risque de dérive vers le satanisme.
Les Esprits sont clairs sur ce point : "La pensée d'un Dieu unique ne pouvait être chez l'homme que le résultat du développement de ses idées. Incapable dans son ignorance de concevoir un être immatériel, sans forme déterminée, agissant sur la matière, il lui avait donné les attributs de la nature corporelle, c’est-à-dire une forme et une figure, et dès lors tout ce qui lui paraissait dépasser les proportions de l'intelligence vulgaire était pour lui une divinité. Tout ce qu'il ne comprenait pas devait être l’œuvre d'une puissance surnaturelle, et de là à croire à autant de puissances distinctes qu'il voyait d'effets, il n'y avait qu'un pas. Mais dans tous les temps, il y a eu des hommes éclairés qui ont compris l'impossibilité de cette multitude de pouvoirs pour gouverner le monde sans une direction supérieure, et se sont élevés à la pensée d'un Dieu unique."14
A l'extrême, les groupes "sataniques" rendent un culte à Satan.
"Satan, selon le spiritisme et l'opinion de beaucoup de philosophes chrétiens, n'est point un être réel, c'est la personnification du mal, comme jadis Saturne était la personnification du temps." Il prévient aussi qu'au "nombre des causes de folie, il faut placer la frayeur, et celle du diable a dérangé plus d'un cerveau. Sait-on le nombre de victimes que l'on a faites en frappant de faibles imaginations avec ce tableau que l'on s'ingénie à rendre plus effrayant par de hideux détails ?" 15
Les groupes "guérisseurs" prônent des méthodes alternatives, non reconnues par la médecine officielle. Ces groupes sont sévèrement jugés selon la dangerosité de ces méthodes, que nous examinerons en détail plus loin, et des allégations du type "tout est spirituel". L'accent est mis sur le côté irrationnel de certains traitements par harmonies, vibrations, énergies, chakras. Une nouvelle fois, il y a un amalgame entre des superstitions et des pratiques, étudiées sérieusement depuis très longtemps (début du XIX° siècle pour le magnétisme animal), qui sont inoffensives et se sont même avérées très efficaces, même si la médecine "officielle" rechigne toujours à les reconnaître.
"Le spiritisme et le magnétisme nous donnent la clef d'une foule de phénomènes sur lesquels l'ignorance a brodé une infinité de fables où les faits sont exagérés par l'imagination. La connaissance éclairée de ces deux sciences, qui n'en font qu'une pour ainsi dire, en montrant la réalité des choses et leur véritable cause, est le meilleur préservatif contre les idées superstitieuses, parce qu'elle montre ce qui est possible et ce qui est impossible, ce qui est dans les lois de la nature, et ce qui n'est qu'une croyance ridicule." 16
Les groupes "psychanalytiques", très en vogue, abusent de techniques, parfois spirituelles, prétendant guérir l'inconscient. Ils commercialisent des équipements censés aider à la création d'images mentales pour combattre les enregistrements des expériences négatives du passé. Leur but affiché est de rétablir la bonté et l'honnêteté de l'esprit humain. En général, ils prennent une apparence scientifique dont ils n'ont pas toujours le fondement.
Le Spiritisme confirme que toute action, néfaste ou positive, laisse des traces correspondantes sur le périsprit. L'accumulation de traces négatives, résultant de fautes commises dans le passé, peut engendrer des problèmes d'ordre physiologique. Cela ne se guérit pas avec des appareils coûteux, mais par des sentiments d'amour, par l'expiation et la réparation. Il ne s'agit pas d'une version moderne de la loi du talion, mais simplement de l'application de la loi de cause à effet. La personne est seule responsable de son amélioration, et les traces néfastes ne disparaissent qu'après leur neutralisation et leur substitution par des traces positives et bénéfiques. Le Spiritisme prône la rigueur et la modestie. Il peut aider, soulager, mais la guérison ne peut être efficace sans la participation et la volonté de la personne qui a des problèmes.
Enfin, les groupes "ufologiques" exploitent l'idée de la pluralité des mondes habités.
Le Spiritisme démystifie la question, en prouvant l'existence de l'esprit, qui se réincarne dans un monde adapté à son degré évolutif.
Dangerosité et nuisances des sectes
Comme nous l'avons dit dans l'introduction, la définition du mot secte est difficile. La commission d'enquête et les services des Renseignements Généraux ont donc jugé les sectes selon leur dangerosité et leur nocivité pour les individus et la société.
Le danger principal pour les individus résulte des atteintes à l'intégrité physique, par mauvais traitements, coups et blessures, séquestration, non-assistance à personne en danger et par la pratique illégale de la médecine. Ces atteintes sont jugées sévèrement, la commission cite plusieurs exemples.
Il n'y a là aucune ambiguïté quant au Spiritisme, qui condamne la violence sous toutes ses formes, et encourage la charité et la bienveillance, selon les maximes de Jésus :
"Bienheureux ceux qui sont doux et pacifiques", et "Aimer son prochain comme soi-même."17
En second lieu, le rapport cite la violation de certaines obligations familiales, notamment le manque d'éducation ou l'embrigadement des enfants.
Pour le Spiritisme, la famille est la "cellule de base" pour l'évolution de l'être humain, qui y apprend à se connaître soi-même et à connaître son conjoint, à exercer la compréhension et la tolérance. La société n'est une extension de la famille, une famille universelle. L'éducation des enfants est primordiale : "L'Esprit des parents a pour mission de développer celui de leurs enfants par l'éducation ; c'est pour lui une tâche : s'il y faillit, il est coupable."18 Les actions spirites d'évangélisation des enfants sont essentiellement chrétiennes, d'aide à l'instruction et à l'épanouissement, et se démarquent clairement des pratiques d'embrigadement.
Le rapport cite aussi des exemples du caractère exorbitant des exigences financières de certaines sectes, question souvent reprise par les médias. Les sectes conduisent parfois les adeptes très rapidement à la ruine totale, qui peut s'étendre à la famille de l'adepte. Le Mouvement Spirite n'a pas d'exigences financières, il dépend de la bonne volonté de ses adeptes. Dans les activités de diffusion, il cherche à rentrer dans ses frais. Les soins ou aides spirituelles sont toujours offerts gratuitement.
Le rapport mentionne le procès d'un groupe pour exercice illégal de la médecine. Le groupe prétendait guérir ou soulager ses "fidèles" par des paroles, des prières, des appositions des mains, l'utilisation du pendule et des pratiques d'exorcisme ou de désenvoutement. Certaines sectes découragent les adeptes de consulter ou de suivre un traitement médical classique. Ceci constitue un autre danger, jugé sévèrement par la commission, tout comme l'éventuelle interaction des traitements alternatifs avec les médicaments ou traitements traditionnels.
Le Spirite encourage systématiquement les malades, qui viennent librement, à consulter leur médecin. Au Brésil, de nombreux diplômés en médecine, psychologie et psychiatrie, qui sont également spirites, obtiennent des résultats surprenants dans la guérison d'infirmes, en associant les traitements physiologiques et les traitements spirituels. Ces traitements spirituels, comme les passes magnétiques ou la désobsession, sont éprouvés et efficaces s'ils sont appliqués sérieusement, bien qu'ils soient encore méconnus par la médecine classique. Le Spiritisme a toujours su adopter des principes fermes et rigides, basés sur le désintérêt financier absolu, le respect du libre arbitre et la responsabilité de la personne, dans un indispensable esprit chrétien et altruiste.
La déstabilisation mentale est un trait caractéristique de nombreuses sectes. Les techniques insidieuses, par l'exagération des défauts, la culpabilisation, la rupture par rapport aux origines, et même parfois l'hypnose, créent un état de dépendance, la soumission de l'adepte et son allégeance inconditionnelle. Cela entraîne de graves conséquences sur le psychisme, la dépression, les attitudes schizophréniques, et une diminution de l'esprit critique.
Le Spiritisme étudie positivement depuis 140 ans les rapports entre le monde spirituel et le monde physique. La loi d'affinités permet d'imaginer les phalanges d'esprits attirées par les pratiques des sectes, et les dangers d'obsession individuelle ou de groupe qui en résultent.19 Le Spiritisme montre la graduation entre obsession, subjugation et fascination, qui s'associent parfois avec une dépendance physiologique (nicotine, alcool). 20
"L'âme peut-elle se trouver dans la dépendance d'un autre Esprit, de manière à en être subjuguée ou obsédée, au point que sa volonté en soit en quelque sorte paralysée ?"
"Oui, et ce sont là les vrais possédés ; mais sache bien que cette domination ne se fait jamais sans la participation de celui qui la subit, soit par sa faiblesse, soit par son désir. On a souvent plis peur des possédés des épileptiques ou des fous qui avaient plus besoin de médecin que d'exorcisme." 21
Parmi les dangers pour la collectivité, le rapport cite :
Le discours anti-social, utilisé par les sectes pour justifier des pratiques contraires
aux lois et à la morale ;
Les troubles à l'ordre public, engendrés par les sectes aux visées politiques ou
néo-fascistes, au style paramilitaire, ennemis de la démocratie ;
Les démêlés judiciaires, principalement la diffamation envers ceux qui se
prononcent contre elles ;
Le détournement des circuits économiques traditionnels, peu apprécié par les
auteurs du rapport, certaines sectes réalisant du travail clandestin ;
Les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics, qui inquiètent les auteurs, qui en
profitent pour faire une légère autocritique. Certaines sectes obtiennent des subventions
publiques...
Toutes ces pratiques sont contraires aux principes de base du Spiritisme, notamment la loi de société, le respect d'autrui, la bienveillance et la charité envers son prochain, le pardon des offenses, le désintérêt matériel et financier. "Par leur influence, au contraire, les idées spirites, rendant les hommes meilleurs les uns pour les autres, moins avides des intérêts matériels et plus résignés aux décrets de la Providence, sont un gage d'ordre et de tranquillité."
"La raison doit être le suprême argument, et la modération assurera mieux le triomphe de la vérité que les diatribes envenimées par l'envie et la jalousie." 22
Les Esprits nous conseillent d'enseigner "à l'exemple de Jésus, parla douceur et la persuasion, et non parla force, ce qui serait pis que la croyance de celui que l'on voudrait convaincre. S'il y a quelque chose qu'il soit permis d'imposer, c'est le bien et la fraternité ; mais nous ne croyons pas que le moyen de les faire admettre soit d'agir avec violence : la conviction ne s'impose pas." 23
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