En plein cœur de l'été, l'Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) ne s'est pas gênée pour solliciter les maires de 3 115 communes essentiellement rurales de 20 départements de France. Le sous-sol des villages s'y prêtant à merveille, elle demande à ces élus s'ils ne voudraient pas, par hasard, "accueillir" un centre d’enfouissement des déchets nucléaires à faible activité et vie longue (5 000 ans environ). Réponse attendue pour le 31 octobre. La liste des communes contactées n'a pas été dévoilée. Seulement les cantons.
En noir sur cette carte, les heureux concernés en raison d'une couche géologique favorable, sédimentaire à dominante argileuse ou marneuse :
On voit que l'Est de la France est principalement terre d'élection. Quelques semaines après l'annonce de la nouvelle carte militaire, vécue comme un cataclysme, en Lorraine notamment, l'Andra a donc fait sa proposition en toute candeur. Ben voyons. "Depuis vingt ans, on vous retire toute votre sidérurgie, toute votre activité charbonnière, toute votre armée… vous voudrez bien devenir la poubelle nucléaire de la France ?"
Mais le culot de l'Andra ne s'arrête pas là. Sur son site internet, l'agence présente, sans rire, son futur centre d'enfouissement de déchets radioactifs comme un élément attractif pour une commune ou une région. Voici l'édifiant paragraphe :
"Un centre de stockage reste une installation "rare", en ce sens qu’il n’existe que peu d’installations industrielles de ce type en France ou même dans le monde. Il est donc possible de proposer une offre de parcours de visite adaptée à différents publics et en lien avec les acteurs du territoire. Le site peut ainsi contribuer à la notoriété du territoire. Il peut aussi faire l’objet d’échanges entre experts et chercheurs nationaux et internationaux.
L’installation peut également contribuer à la vie citoyenne locale par la création de nouveaux partenariats : actions pédagogiques pour expliquer la gestion des déchets, organisation d’une vigilance partagée de l’environnement, ou encore appui à la vie associative par le partage d’équipements (salle de conférence...)."
On ne se foutrait pas un tout petit peu de nous là, quand même ???
Info de derniere minute : il semblerait que d'ores et déjà, en Lorraine, 3 communes se seraient manifestées positivement.
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