Le cerveau droit
Notre cerveau droit, lui, voit les choses globalement : il traite l’information de façon holistique. C’est toute la différence entre inspecter le terrain et sentir l’ambiance… Et ce n’est pas pour rien que nous commençons souvent par l’ambiance.
C’est en effet l’hémisphère droit qui gère – avec son approche globale – la nouveauté et tous les apprentissages, comme l’explique Elkhonon Goldberg (In Prodiges du cerveau - Robert Laffont, 2007), professeur de neurologie à l’école de médecine de l’université de New York, aux États-Unis. Toutes les informations nouvelles passent donc par l’hémisphère droit, le gauche servant au stockage et à l’organisation plus précise et systématique de nos savoirs… De quoi faire taire ceux qui avaient trop vite mis de côté notre cerveau droit.
Mieux : à présent, c’est lui qui en met plein la vue aux neuroscientifiques rivés sur les clichés de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). L’avenir appartient « aux cerveaux droits », clame même le journaliste Daniel Pink, auteur d’un best-seller sur le sujet, L’Homme aux deux cerveaux (Robert Laffont, 2007). Spécialiste en créativité au sein du Boston Consulting Group, cabinet international de conseil en stratégie et en management, Luc de Brabandere, auteur de Pensée magique, Pensée logique (Éditions du Pommier, 2008), explique : « Une pensée linéaire et rationnelle marche bien dans un monde certain, dans lequel nous pouvons planifier notre avenir ; mais dans un monde incertain, complexe et en mouvement comme le nôtre, c’est fini. Ce qui fait la différence, désormais, c’est l’audace de s’ouvrir à la nouveauté, à l’imagination, à la capacité à sortir du cadre de ses compétences, avant d’y retourner et d’y appliquer raisonnablement ses nouvelles idées »… grâce à notre hémisphère gauche.
Si nos « deux » cerveaux semblent enfin reconnus dans leurs différences et leur interdépendance par la science, c’est encore loin d’être le cas dans la société, qui continue à privilégier l’hémisphère gauche. En nous obligeant à un traitement analytique et logique du savoir plutôt que global ou créatif, nos programmes scolaires en donnent une preuve. Or notre préférence cérébrale dépend principalement de notre éducation. « Si, aux États-Unis, des écoles commencent à proposer des programmes adaptés aux “cerveaux droits”, en France, nous en sommes loin : la majorité des gens ignore cette distinction des hémisphères et ne pense donc pas à lui imputer ses difficultés d’adaptation », remarque la psychothérapeute Béatrice Millêtre, qui reçoit régulièrement en consultation des jeunes « inventifs, extravertis, mais mauvais en classe ».
Et si vos petits – ou gros – soucis d’adaptation à votre environnement intellectuel tenait à votre usage intempestif de l’hémisphère droit ? |
|