Mme GIGLIO - B - 9 rue Colomba 20000 Ajaccio
Je suis née le 21 septembre 1965 en Italie, je suis la 7ème fille d’une famille de 8 enfants et, à l’âge de 3 ans, ma mère m’a placée dans un orphelinat (la DASS). J’ai été conduite de foyers en foyers. J’ai perdu pendant un bon moment l’usage de la parole, me déplaçant très lentement et mimant un cas de débilité pour être coupée de ce monde que je n’acceptais pas, pour que le monde me mette de coté mais, en grandissant, le monde m’a ratrappée.
Vers l’âge de 4 ans, j’ai parlé avec un monde imaginaire, avec des êtres imaginaires et un ou une amie imaginaire; je n’avais pour ami qu’un être imaginaire qui sortait de mon corps, mais qui était moi.
La première fois que cette chose est arrivée, j’étais dans un lit à barreaux jaunes, je me sentais seule et triste quand, tout à coup, je me suis retrouvée face à moi ; aujourd’hui, à force d’expériences de ce genre, je sais que je vivais ce que je nomme le dédoublement.
Je sais que plusieurs fois je me suis retrouvée face à moi même, et vers l’âge de 15 ans, étant allongée sur mon lit, je me suis vue au-dessus de moi-même sans pouvoir bouger et sortir un son de ma bouche, un corps léger flottait au-dessus du mien ; et en une minute plus rien, juste une petite fatigue et des sueurs.
A cet âge, j’ai compris que j’étais différente et que je vivais des choses hors du réel ; je n’avais pas peur, pour moi c’était normal de me retrouver face à face avec moi.
Ce qui me parut moins normal, c’est le choc que je ressentais lorsque je rêvais et que deux jours plus tard je revivais la même scène, ou bien lorsque je me déplaçais dans un lieu inconnu et que je connaissais les lieux ou les moindres recoins d’un espace.
Par exemple, quand je suis arrivée à Ajaccio, je me suis promenée dans un parc, et au bout du parc il y avait des escaliers qui conduisaient à la statue de Napoléon. En posant les pieds sur les marches, des photos sortent de mon esprit et arrivent à mes yeux, je vois de la terre, une grotte ; je demande à des personnes qui se trouvent là, comment se nomme cet endroit et à ma grande surprise on me répond la grotte de Napoléon. Ainsi, en montant les marches, je vois dans mon esprit la grotte, alors je connais le passage qui conduit à ce lieu et je tombe nez à nez avec une petite grotte cachée en bas de la statue. Souvent ce genre de choses est arrivé; et souvent j’ai rêvé de scènes qui se sont produites.
C’est à 25 ans que je fais la connaissance d’une jeune fille qui devient ma meilleure amie, mais le problème est que face à l’amitié, le don que j’ai en moi s’amplifie davantage et là, tout ce qui la touche, me touche. Mes rêves deviennent plus que prémonitoires; en fait je vois les scènes de sa vie au quotidien comme si j’étais en spectateur mais elle ne me voit pas. Si je m’endors, je me retrouve à côté d’elle. Je m’empresse de lui parler de tout ça ; mais elle ne me croit pas. Un soir je m’endors et alors je quitte mon lit (mon autre moi), et je me retrouve dans un endroit où je sens l’odeur de la mer, j’entends les vagues, et je vois mon amie avec son compagnon, elle passe près de moi, je regarde l’heure sur sa montre, mémorise leur tenue vestimentaire et des discussions, ils ne peuvent pas me voir alors que je suis tout près d’eux. Mon amie s’est coupé l’épaule sur un rocher et je vois du sang qui coule et tâche sa robe blanche.
Le matin je me réveille avec une immense fatigue et, entre midi et deux heures, je m’empresse de tout raconter à mon amie, qui me conduit à l’endroit où elle était le soir à 22h30. L’endroit est une jetée qui tombe dans la mer, avec le même décor que j’ai vu le soir dans ce « voyage ». Mon amie m’insulte et dit que je l’ai suivie, alors je tente de lui prouver que non et je lui parle de sa coupure à l’épaule, des détails de ses vêtements et de son noeud rouge sur la tête. A ma grande frayeur je découvre son épaule blessée et camouflée par un tee-shirt et ce jour-là, je découvre ce don et je perds la seule amie que j’avais.
Je vis pendant une période, l’ubiguité, la sortie de mon corps, je suis sensible à la divination par les cartes mais aussi par le toucher, la pensée, les flashs, les rêves prémonitoires. Mes déplacements ne sont pas volontaires, ils arrivent comme ça et dans le temps réel ; je réalise que je peux faire plus.
Ce don que j’ai a fait fuir mon amie, et même des proches, j’ai quitté mon mari, en me projetant dans le temps par la divination et le rêve et tout lui est arrivé. Je ne peux pas tout vous raconter, il me faudrait tellement d’encre ; je me suis juste mise grâce à mon don, en sécurité ainsi que mon fils en quittant mon ex-mari. Ce que je vois de l’avenir est moche, et être ce que je suis n’est pas évident. Aujourd’hui, à 35 ans, je cherche quand même à savoir qui je suis, et je souffre au fond de mon coeur, je vois les cotés positifs chez les gens et je vois ce qui va arriver dans le négatif.
Je reçois quelques personnes a la maison qui ont besoin de ce que je sais de leur passé ou de l’avenir, ne rencontre que détresse et souffrance. Les gens malades viennent me voir, des hommes seuls, des femmes seules, ou des personnes qui ont tout pour eux mais qui veulent toujours plus. Je vois la jeunesse qui souffre, la maladie, et le plus souvent l’adultère. Je souffre de ce que la vie est, pour le monde, je ne suis pas assez détachée des problèmes humains. Je reçois donc à la maison et des gens me montrent des photos et je retrace le passé d’un être aimé ou disparu, je fais de la voyance, de la radiesthésie et surtout j’explore avec plus de profondeur mes capacités et mes « pouvoirs ». Toutes mes expériences sont positives ; mon don est utilisé pour les autres mais aussi pour moi-même. Ma vie (même si parfois j’ai mal pour les autres) est magique, je sais qu’il y a autre chose, que l’au-delà existe (petit enregistrement magnétophone), et qu’il suffit de l’amour pour les autres pour le voir ; et je sais qu’il faut s’aimer soit-même pour aimer les autres.
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