Spiritualité, Nouvel-Age - Fées, Anges
LES TEMOINS DE L'ETRANGE (Fées, Anges)

LES
TEMOINS
DE L’ETRANGE
Les Temoignages
Fées et Anges
Je m'appelle Louis Rossignol,
j'habite un village reculé du centre de la France au nom curieux de St Dizier Leyrenne. Ce village de la Creuse tient son nom du cours d'eau qui le traverse : la Leyrenne. Aujourd'hui, lundi 4 août 1928 (j'ai oublié de mentionner mon âge - c'est important, car certains me pensent gâteux, j'ai 68 ans.) Je rentrais par la route de Murat à St Dizier. Je hatais le pas, d'abord parce qu'on m'attendait, ensuite parce que le temps devenait très menaçant. Je ne marche pas très vite, j'ai une canne, et les sabots ne me permettent pas de courir, aussi, faisais-je de mon mieux. Les orages dans cette région sont plutôt mauvais et il est préférable de ne pas s'attarder quand on les sent
approcher. Les odeurs de la journée remontaient du sol sous l'effet de la
chaleur et de l'humidité ambiante. Le ciel était noir sur Belleseauve,
signe que l'orage n'allait pas tarder à arriver sur St Dizier. Cette route, si
l'on peut appeler cela une route, est à découvert sur toute sa longueur.
Seul un vieux chêne à mi-parcourt pourrait permettre de s'abriter si
l'orage venait soudainement. Je me hatais donc vers cet arbre. Et ce que je
redoutais ne manqua pas de se produire. Un grand crac retentit avant même
que j'ai pu atteindre le chêne et quelques minutes après une violent
averse s'abattit. Je réussis à rejoindre l'arbre, mais évidemment j'étais trempé
(ce qui à mon âge est loin d'être recommandé).

...Le ciel était très sombre, comme s'il faisait soudainement nuit. Je tiens à préciser que j'avais beau être à l'abris, je ne me sentais pas pour autant en sécurité. Tout le monde sait bien qu'il ne faut pas s'abriter sous un arbre lorsqu'il y a de l'orage. Mais à mon âge, je ne vais pas m'allonger dans l'herbe au milieu des prés. Ce qui pour moi
s'avèrerait beaucoup plus dangereux. Je risquerais de ne pas pouvoir me
relever, de me coincer à tout jamais et d'attrapper la grippe ou un rhume
qui me couterait la vie. Il faisait très sombre, et seuls les éclairs
illuminaient le paysage quelques instants. Mais j'avais remarqué autre
chose qui n'avait rien à voir avec les éclairs. Là où je sais que se trouve un
ruisseau, en deçà de l'arbre où je me trouvais, il y avait comme des
petites lumières. Pas des étincelles, non, des petites lueurs qui dansaient les
une avec les autres. C'était très étrange. Ce phénomème ressemblait à des feux
follets. Mais compte tenu du temps, ile semblait improbable que des
flammes même minuscules aient pu tenir longtemps sous cette pluie. Je ne manquais
cependant pas de me signer. Ce phénomème était beau et envoutant, mais
aussi inquiétant. Je ne pouvais détacher mon regard de ces lueurs qui se
reflétaient dans le cours d'eau et j'ai du mal à savoir combien de temps
j'ai observé cela avant de bouger. J'ai toujours été très curieux et je
n'avais qu'une envie, c'était de m'approcher. Alors je me lançais.
J'avançais doucement, mais plus je m'approchais et plus je me demandais ce
dont il pouvait bien s'agir. L'orage ne diminuait pas, mais je ne sentais
plus la pluie.

...Arrivé à quelques mètres, les lumières qui tourbillonnaient se figèrent en l'air. Je pensais immédiatement
qu'elles m'avaient repérés. J'arrétais alors ma progression. Après avoir passé
plusieurs minutes à s'observer mutuellement (j'imagine qu'elles m'
observaient, bien qu'à ce moment là, je me demandais encore s'il ne s'
agissait pas de gros insectes luisants). Les lumières reprirent leur
activité tourbillonnante et moi, je repris ma progression. Arrivé à
environ 3 mètres, je vis vraiment ce dont il s'agissait. Quoique le terme vraiment
ne corresponde pas tout-à-fait à ce que j'avais devant les yeux.
Des fées, c'était des fées. Des petits êtres de sexe féminin avec des ailes dans le dos. Une lueur bleue
phosphorescente émanait de leur corps. Elles jouaient ensemble en poussant de drôles de petits cris qui ressemblaient vaguement à des rires ou à des pépiement d' oiseaux. A ce moment précis, je ne bougeais plus du tout.

Je me souvenais pas de ma vie d'avoir aussi peu bougé. Sauf peut-etre à la chasse devant du gibier.

Maintenant que je voyais ce que c'était, j'étais sûr qu'elles m'avaient
repéré. Comment pouvait-il en être autrement. Les fées savent forcément
tout de tout. En fait, j'étais étonné mais pas comme pourrait l'être un citadin.
Dans nos régions, nous sommes habitués aux histoires de lutins, de
farfadets, de diables et de lavandières qui lavent les linceuls des morts
la nuit. Ces histoires nourissent nos veillés. On n'y croit pas, mais on
évite certains soirs de prendre certains chemins, seuls de surcroit. On évite
d'ailleurs d'avoir à sortir le soir ou bien, contraint et forcé, muni
d'une lanterne accompagné de préférence, et surtout pas autour de minuit. Mais
aujourd'hui, ce n'était pas le soir, même si tout était disposé à nous le
faire croire. Je n'avais pas remarqué au départ, mais les fées jouaient
avec un lapin. Elle lui tiraient les poils du museau. Cela n'avait pas l'air
de lui déplaire. J'avais peur qu'elles m'aient vu, mais finalement non. Après
un mouvement léger, le lapin, qui lui me vit s'enfuit d'un bond aussitôt.
Au même moment, les fées se regroupèrent et me regardèrent. Je voyais
qu'elles ne savaient que faire. De mon côté, je ne bougeais plus. Inutile de dire
que j'étais trempé car l'orage n'avait pas faiblit. Je me retrouvais
finalement dans la position que je redoutais au départ, allongé dans l'herbe.
Demain, si j'étais encore en vie, je souffrirai attrocement de courbatures
et de rhumatismes. Les fées semblaient se parler. La pluie ne les touchait
pas. On dirait que la lumière qui les entourait les protégeait des gouttes.
Je ne comprenais évidemment pas un traitre mot de ce qu'elles se
racontaient et pourtant ce langage me semblait familier. Les sons étaient très aigües
et très faibles, un peu comme des petites souris. Ce n'était pas très
agréable.
De temps en temps, il y avait des hausses de ton et puis tout redevenait
normal.
J'étais là comme un idiot, 68 ans, allongé dans l'herbe, sous la pluie à
attendre la décision de mesdames les fées. Au moment même où je me disais
cela, je décidais de me relever. Toutes fées qu'elles soient, elles
n'allaient tout de même pas m'en empêcher. Cela les cloua sur place et mit
fin à leurs conciliabules. Aussitôt, l'une d'elle vola vers moi et
m'ordonna avec une voix qui semblait venir d'ailleurs de me rasseoir. Cette fois
j'avais compris. Inutile de dire que mes jambes ne m'aidèrent pas à rester
debout. Cette voix était incroyable. Elle semblait sortir des profondeurs
d'un gouffre. Comment un si petit corps pouvait produire un son comme
celui-ci. Lorsque je fus assis, elle reprit la parole, cette fois avec une
voix douce et légère. "Mortel, ce que tu as vu, tu n'aurais pas du le
voir, en tous cas pas maintenant. Nous savons que ton cerveau ne pourra pas
oublier cet instant, nous n'allons même pas essayer de te le faire oublier.
Alors, que comptes-tu faire maintenant ? "
Je restais bouche bée. Maintenant, normalement, j'allais boire un café au
chaud avec quelques gâteaux, s'il n'y avait eu ce maudit orage. Je
n'allais tout de même pas répondre celà. "Je ne sais pas." C'est tout ce que je
réussis à articuler. "Mortel, tu as le choix. Sois tu racontes ce que tu
as vu. Auquel cas, personne ne te croira tu passeras pour un fou et nous
disparaitrons de ton existence à tout jamais. Ou bien tu ne racontes rien
à personne et nous nous reverrons prochainement. Nous nous connaissons déjà
Louis Rossignol, même si tu ne t'en souviens pas. Nous savons que tu es un
homme curieux. Aussi, nous te laissons le choix.
Le choix ne fut pas difficile à faire. Quand on rencontre des fées, on n'a
plus jamais envie de les quitter. Je ne comprenais cependant pas ce
qu'elles voulaient dire par "nous te connaissons déjà".
"Nous attendons ta réponse." Ma pensée n'était plus si rapide et j'avais
du paraitre indécis. "J'accepte, j'accepte", hurlais-je. J'accepte de vous
revoir et de ne rien raconter. A ce moment, je ne me rendais pas compte
combien celà allait être compliqué. "Mortel, promets sur ton honneur." Et
je promis. Une des fées me remit un pendentif censé m'apporter paix,
prospérité, chance et félicité. Puis elles disparurent, leur petite
lumière s'éteignant dans la pénombre de cette fin d'après-midi orageux. Je n'avais
plus qu'à rentrer mon pendentif dans la poche et une formidable envie de
tout raconter. Mais j'avais promis. La pluie s'était arrêtée quelques
minutes après, faisant place à une douce chaleur qui s'annonçait étouffante pour le soir.
Une fois arrivé à la maison, ma sour ne manqua pas de me demander ce qui
m'était arrivé. Je répondis logiquement que je m'étais laissé prendre par
l'orage. Ce qui était vrai.
"Regarde-toi, tu as vu dans quel état tu t'es mis" me dit-elle.
Il est évident que je faisais peine à voir : ma chemise débraillée, mon
pantalon trempé et mes pieds nageant dans mes sabots.
"Je vais te faire chauffer de l'eau, tu vas te laver et me donner tes
vêtements à sêcher." J'obeis.
Je fais une appartée pour expliquer ma situation familiale. Ma femme est
décédée et vu mon âge, j'ai préféré m'installer avec ma sour et son mari.
Ma fille habite à Paris et je ne la vois pas souvent.
J'allais me laver, ce qui me fit un bien fou. Et je donnais mes vêtements
à ma sour. En vidant mes poches, elle trouva le pendentif et dès que je fus
sorti, elle me demanda ce que c'était. Je ne me souviens même plus de ce
que j'ai répondu exactement. En tous cas, je lui arrachais des mains et cela
la surprit. Elle me fit son refrain classique:
"on s'occupe de toi et voilà comment Monsieur vous remercie" et blabla et blabla.
Je préférais la laisser causer et j'allais dans ma chambre au premier.
C'est là que je décidais de rediger le journal de cette incroyable expérience.
Quand vint l'heure du dîner, tout était oublié. J'avais hâte qu'on soit le
lendemain pour pouvoir essayer les vertues soi-disant magiques du
pendentif.
Il y avait une loterie au village et j'étais bien décidé à jouer et à
gagner. Je n'avais pas très faim et je me sentais fatigué. Les épreuves
comme celle-ci ne sont plus faites pour moi. Je montais me coucher après
avoir peu mangé. La nuit fut pénible. J'eus des sueurs froides et des
aigreurs d'estomacs. Je finis par m'endormir vers le matin et me
réveillais très tard. Je racontais ma nuit difficile à ma sour et son mari mais ils
ne s'en étonnèrent pas. Moi non plus d'ailleurs. Quand on passe plusieurs
heures sous la pluie, à mon âge, ça pardonne rarement. Je décidais donc,
avec regrets de ne pas faire d'exploits aujourd'hui et d'abandonner l'idée
d'aller à la loterie.
Le temps était magnifique et je passais l'après-midi sous le tilleul du
jardin, me demandant quand et comment je reverrais les fées. J'observais
les fleurs du jardin pour lesquelles ma sour se donnait tant de mal. Je
laissais mon imagination divaguer et je voyais des fées voleter dans les massifs de
lupins. Je faisais un croquis de ma vision. J'espérais un nouveau contact
avec impatience, mais je sentais que ce ne serait pas pour aujourd'hui.
La journée se passa calmement. Ma sour et son mari allèrent au village.
Ils jouèrent à la loterie, mais évidemment ne gagnèrent rien. Ah si seulement
j'avais été avec eux.
MARDI 5 AOÛT.
J'ai attendu toute la journée, mais pas la moindre manifestation. Je suis
retourné près du ruisseau, mais j'ai juste aperçu quelques ragondins qui
se sont enfuis à mon approche.
Si j'avais eu mon fusil...

MERCREDI 6 AOÛT
C'est sûr, elles ne viendront plus. Elles m'on menti. Je suis là à tenir
une promesse dont tout le monde se contrefiche. Si elles ne se manifestent
pas demain, je dis tout.

JEUDI 7 AOÛT
Dieu que les journées d'été peuvent être longues. Finalement j'ai
réfléchi, je ne dirai rien. Pour quoi faire ? Elles ont raison. Personne ne me
croirait de toutes façons. J'en serais quitte pour être ridicule. On a
déjà tendance au village à me concidérer comme "un drôle de gars". Ce n'est
vraiment pas la peine d'en rajouter.

VENDREDI 8 AOÛT
Ce matin, j'ai été réveillé par un petit bruit au volet, un petit toc
répétitif. Je pensais d'abord à un oiseau, mais les piverts ne s'attaquent
pas aux volets. J'ouvrais la fenêtre. Elle était là ou plutôt, il y en
avait une, une fée. Elle me dit de m'habiller et de la suivre. Il était tôt,
cinq heures environ. J'enfilais rapidement mes vêtements et je descendais.
J'avais toujours le porte-bonheur sur moi, et il me semblait, ces derniers
temps, moins sentir mes vieilles douleurs. Il faisait encore nuit et
c'était presque amusant de suivre cette flamêche bleue dans la nuit. Nous suivîmes
la route un moment puis nous prîmes un sentier qui s'enfonçait dans les
bois. Jusque là, j'arrivais encore à imaginer où nous nous trouvions :
forêt des Bruges, premier chemin, bifurcation à gauche. Et après je ne sais plus.
Un chemin, un sentier, une clairière, à nouveau le bois pour finir au pied
d'un vieux chêne. Les fées étaient toutes là (du moins, c'est ce que je
croyais). Elles couraient sur les mousses et voletaient de l'une à l'autre.
"Le mortel, le mortel" criaient-elles. Cette nuée de loupiottes bleues me
ravissait. L'un d'elle sortit du rang. "Sais-tu mortel que tu as mis la
colonie en émois. Nous t'observons depuis plusieurs jours et nous savons
que tu as tenu parole. L'envie est souvent si forte pour un mortel de parler...
Tu as bien fait de tenir ta langue. Si tu avais parlé, les jours qui
auraient suivi, tu aurais commencé à perdre la raison puis tu aurais fini
fou. Ils sont nombreux dans les hopitaux pour déséquilibrés à avoir croisé
notre chemin. Si l'intention t'en prends un jour, réfléchis bien.

Nous traversâmes d'autres bois, je reconnus quelques endroits où je venais
chaque année ramasser du muguet. Je connaissais bien cette forêt, mais là
j'étais perdu. Je n'avais aucune idée de l'endroit où elles voulaient
m'emmener. Mais la curiosité était trop forte. J'avais confiance. Mais
peut-être avais-je tort.

Nous finîmes par arriver dans une petite clairière au milieu d'une forêt
de hauts sapins. Le sol était recouvert d'épines. Et là, où rien ne survit
sauf quelques pauvres champignons, se trouvait une petite mare (je dis mare,
mais il y avait très peu d'eau). Il y poussait toutes sortes de plantes assez
rares dans cette région. C'était comme une oasis au milieu des bois.
Toutes les fées étaient réunies autour. Elles n'étaient pas là pour moi
évidemment. Non elles étaient là pour quelquechose de précis et semble
t-il important. Elles avaient l'air d'attendre un événement particulier. Elles
parlaient et chantonnaient. Elles bourdonnaient tel un essaim d'abeilles.
Le jour n'allait pas tarder à se lever.
Quand elles me virent, elle s'approchèrent et m'entourèrent. J'étais
irradié de leur lueur bleutée. Leurs petites ailes me frolaient le visage.
Soudain une première trouée de lumière traversa les arbres. A partir de ce
moment-là, je n'éxistais plus. Toutes les fées s'envolèrent vers cette
lumière et entamèrent une drôle de danse. Les rayons du soleil semblaient
glisser sur elle comme l'eau d'une cascade. Et puis la lumière devint plus
violente et je dus fermer les yeux. Lorsque je les rouvrais, la plupart
des fées avaient disparu. On m'expliqua après, qu'elles étaient reparties en
faérie, pays des fées. Il semble que les premiers rayons du soleil, dans
certains endroits, servent de porte pour accéder au royaume des fées. Je
me demandais, pourquoi moi, simple mortel, on m'avait permis d'assister à ce
spectacle miraculeux.
Je restais là de nombreuses minutes à regarder les dernières fées qui
disparaissaient dans les bois. Ma rêverie se prolongea un moment, mais une
fée vint me tirer de cet état et me parla.
"Tu dois te demander pourquoi nous te montrons tout cela. Sache
qu'autrefois, tu as bien agis pour les fées, et les fées t'en sont
redevables."
Je m'étonnais et me demandais bien de quoi elles voulaient parler. Je
sentais bien cependant que je ne pourrais avoir plus d'informations cette
fois-ci.
J'osais demander son nom à la fée qui me faisait l'honneur de m'adresser
la parole. Elle s'approcha de mon oreille et murmura "Maerope". Puis elle
commença à me raconter tout un tas de choses. Certaines étaient claires,
d'autres pas. Je comprenais qu'elle me parlait de sa vie, mais j'étais
incapable de donner un sens à ce qu'elle disait. Cela me procura une douce
sensation dans l'oreille qui finit par envahir tout mon corps et je
m'endormais.
Quand je repris mes esprits, toutes les fées avaient disparu.
Je rentrais chez moi machinalement, sans trop savoir comment. Le chemin du
retour était comme inscrit dans ma tête. Je fus à la maison en très peu de
temps, contrairement à l'aller qui m'avait semblé durer des heures.

Quand j'arrivais, j'étais très fatigué. Il était environ onze heure du
matin et ma sour me tomba dessus dès que je franchis le pas de la porte. Tout le
monde s'était inquiété de mon absence. Ma sour me traita de fou, elle me
dit que les gens du village avaient raison. Je lui répondais que je me fichais
des gens du village. "Ou étais-je passé, qu'avais-je fait ?", les
questions
fusaient. Elle me dit même que si je n'avais pas eu mon âge, elle aurait
pu croire à une aventure sentimentale. Ma sour est folle. Je n'essayais pas
de me justifier et dit simplement que je m'étais réveillé tôt et comme je
n'arrivais pas à me rendormir, j'étais sorti. Ma sour à qui ils n'arrivait
plus rien depuis longtemps m'en voulait beaucoup de lui cacher des choses.
Au déjeuner, j'eus droit à de nombreux sous-entendus. Son mari dans ses
cas là se faisait tout petit et disparaissait soit dans une autre pièce, soit
derrière son journal, ou même derrière sa femme. Cela énervait beaucoup
cette dernière qui se demandait souvent où se trouvait son bougre de mari,
alors qu'il était simplement derrière elle. Je finissais le repas
rapidement
et grimpais à l'étage, dans ma chambre, les laissant seuls tous les deux.
Je rédigeais les lignes qui précèdent.
Quand je redescendais l'après-midi, ils s'étaient calmés. Le mari de ma
soeur me parla un peu. Il me supplia d'être un peu plus aimable avec sa femme,
parce qu'après, c'est lui qui devait la supporter. Je lui promis de faire
de mon mieux, tout en sachant, que cela ne suffirait pas.
J'étais assis dans un fauteuil quand il me prit soudain l'envie de
dessiner.
Cela n'avait aucun sens : un scarabée, ou plus précisément une lucane, une
grenouille, une feuille, et un visage. Le tout parcouru de lignes et de
points. Qu'est-ce-que cela signifiait ? D'où sortaient ces idées. Celà
m'inquiétait. Les fées étaient sûrement pour quelquechose dans cette
affaire. Ce dessin me hanta toute la soirée et je ne parlais plus. Une
autre chose me préoccupait : qu'avaient-elles voulu dire par : autrefois tu as
bien agi pour les fées. Je ne voyais absolument pas à quoi elles faisaient
référence.

SAMEDI 9 AOÛT
Cette nuit, j'ai fait un rêve étrange. Je voyais un jeune enfant ramasser
une fée par terre. Cela me réveilla et je gardais les yeux ouverts un
moment. Tout cela commençait sérieusement à me perturber.
Je me suis levé épuisé. Je vois ma sour de plus en plus inquiète. J'ai
fait la sieste et je me suis réveillé pour le dîner. Tout le monde a été aux
petits soins. Des voisins sont passés en fin de soirée pour prendre de mes
nouvelles. Dieu sait ce que ma sour a encore été raconter autour. En tous
cas, ce soir, je me sens mieux. Je suis remonté dans ma chambre et j'ai
refait un drôle de dessin. Je me suis arrêté en route, mais où m'aurait-il
emmené celui-ci. Il y a une fée, un arbre , les point A, B, C et un début
de scarabée.

DIMANCHE 10 AOUT
A quatorze heures, après le déjeuner, j'ai annoncé que je devais, cet
après-midi me rendre aux Roches de Mazuras. Ma sour et son mari m'on
regardé éberlués, chacun se demandant sûrement ce que je pouvais bien vouloir
aller faire la-bas. Moi-même, je me le demandais, car je n'avais aucune raison.
J'avais juste un besoin impérieux. Ma sour me rappela avec une certaine
ironie que cela se trouvait à une quinzaine de kilomètres, chose que je
savais. J'avais même décidé de lui emprunter son vélo. "A ton âge, tu
auras l'air malin sur ton vélo. Dès la sortie du village, on n'aura plus qu'à te
ramener sur une civière." Au fond elle n'avait pas tort, mais je me
sentais en pleine forme et il fallait que j'y aille. Je partais sur le champ. En
façade, ma sour souriait mais je savais qu'elle était vraiment inquiète.
Le chemin ne me paru ni long, ni difficile et j'en fus le premier étonné.
J'attribuais ma vitalité au pendentif que j'avais eu la bonne idée d'enfiler hier.
Arrivé sur les hauteurs de Mazuras, le temps s'annonçait menaçant, mais je
savais que l'orage ne serait pas pour ce soir. A l'entrée du chemin, passé
la petite chapelle et l'ancien cimetierre, je descendais de vélo et
décidais de finir à pied. Les roches de Mazuras constituent un promontoir duquel on
peut voir tous les environs. Cet endroit possède un charme très étrange,
presque mystique, et ce déjà bien avant les débuts de cette histoire.
Arrivé au bas des roches, je déposais ma bicyclette et finissais de grimper à pied.
En haut, évidemment, Maerope m'attendait.
"Te voila enfin. J'avis peur que tu n'entendes pas mon appel. Comment te sens-tu ?"
Je lui répondais que tout allait bien mais que je commençais à avoir de
drôles d'images dans la tête. Je lui parlais des dessins et elle me
répondit simplement que c'étaient les connaissances qui entraient en moi. Elle me
demanda si j'avais rêvé et je lui répondis que oui. Je lui racontais le
rêve avec l'enfant et la fée.
"Enfin tu te souviens."
Je ne voyais pas ce qu'elle voulait dire.
"Quand tu étais enfant, ne te souviens-tu pas d'avoir empêché le chat de
la maison de dévorer une fée ?"
L'épisode qu'elle me remémorait m'avait marqué, mais il ne s'agissait pas
d'une fée.
Dans la maison où j'avais passé mon enfance, il y avait un chat qui
ramenait
régulièrement des souris et des oiseaux morts. On l'avait surnommé
Lucifer.
Je me souvenais en particulier d'une fois où j'avais entendu des petits
cris et des miaulements. J'étais sorti de la maison et j'avais surpris Lucifer
avec un oiseau dans la bouche. J'avais du lui courir après pour l'empêcher
de dévorer le pauvre volatile. Il avait failli m'échapper, mais je m'étais
jeté sur lui juste avant qu'il ne sorte du jardin. J'étais revenu le
pantalon déchiré, mais l'oiseau était sauf.
"Es tu certain qu'il s'agissait d'un oiseau ?"
"Bien sûr qu'il s'agissait d'un oiseau. Que veux tu que ce fut d'autre ?"
"Réfléchis. Ferme les yeux et repense à ce moment." me dit-elle.
Les images étaient floues. Je voyais Lucifer avec son oiseau. Je me voyais
enfant, l'oiseau dans les mains. Je me voyais le poser sur le sol et je le
voyais s'envoler.
Maintenant que j'y pense, cet oiseau ressemblait plus à une libellule qu'à
un oiseau. Enfin, ce n'était pas non plus une libellule.
"C'était une fée." dit Maerope.
La conversation dura un petit moment et elle finit par me convaincre.
Maintenant, je voyais Lucifer avec une fée dans la bouche.
Elle m'expliqua que cette fée avait substitué dans mon esprit, son image à
celle d'un oiseau.
"Pourrais-tu m'expliquer pourquoi je suis là et pourquoi tu me racontes
tout cela ?"
"Tu es là parce que la fin est proche."
Que voulait-elle dire ?
"Je vais mourir?"
"Je suis ici pour assouvir ton désir de connaissances."
"Répons-moi, je vais mourir ? Je suis vieux, je peux l'accepter."
"Non, ce n'est pas celà. Approche-toi."
De nouveau, elle me parla dans l'oreille. Elle me racontait tout sur les
fées et j'écoutais émerveillé. Le ciel n'existait plus. Le sol n'existait plus. Il n'y avait plus rien autour. J'étais fasciné et je voulais tout mémoriser pour tout écrire.
Et puis à nouveau, je me réveillais seul au pied des rochers. J'avais du mal à respirer et une curieuse douleur dans le bras gauche. J'avais sûrement du m'endormir dessus.
Plus de fée. Le ciel était noir, c'était la nuit.
A cette heure, l'endroit était encore plus étrange. La lune éclairait les pierres blanches rassemblées sour le bois de sapin à l'entrée du chemin.
Je passais devant, mon vélo à mes côtés. Ces pierres m'évoquaient des rites paiens, proches de la sorcellerie. Ces pierres avaient-elles un histoire. Je hatais le pas.
Le cimetierre et la chapelle près de la route prenaient un sapect lugubre et j'avais hate d'être rentré. Le chemin du retour fut difficile. Heureusement, la lune éclairait la route. J'arrivais épuisé.
Ma sour et son mari étaient heureux de voir que je n'étais pas mort. Mais leur regard n'avait rien pour me rassurer sur mon état physique.
Tout ce qu'ils trouvèrent à dire c'est "ça va ?"
Je répondis juste que j'étais fatigué et que préférais aller me coucher.
Ma sour avait fait le ménage. Cela se voyait et je n'aimais pas ça.
Je sortais le journal du bureau et trouvais encore le courage de rédiger l'aventure de cette journée. Demain, je ferai un chapitre entièrement dédié à ce que m'a dit Maerope. J'espère ne rien oublier pendant la nuit.

LUNDI 11 AOÛT
Je viens de me lever. Je suis très fatigué. Je vais aller me laver.
Peut-être que cela ira mieux après.

ELLE A TOUT RACONTÉ.
Ma soeur a trouvé le journal. Elle a tout lu.
Ce matin je suis allé au village et quand je suis entré au café, quelqu'un m'a demandé des nouvelles de mes fées. Tout le monde a ri. Je suis rentré au plus vite.
Elle m'a avoué qu'elle s'inquiétait alors elle est monté et a fouillé ma chambre pour voir ce que je pouvais y faire pendant toutes ces heures. que va t-il se passer. Je dois les prévenir...

Ainsi se termine le journal.

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LES TEMOINS DE L'ETRANGE (Fées, Anges) (Spiritualité, Nouvel-Age - Fées, Anges)    -    Auteur : jean yves - France


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dernière mise à jour : 2006-05-22

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