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Des pyramides antiques découvertes en Europe

L’étude des structures pyramidales découvertes en Europe, notamment en Bosnie, pourrait bien démontrer qu’une antique civilisation européenne égalait les prodiges architecturaux de l’Egypte.


Le 31 octobre 2005, diverses agences de presse dont l’Associated Press ont publié un article intitulé « Découverte des premières pyramides d’Europe par un explorateur bosniaque ». Cette déclaration, comme tant d’autres gros titres, est fausse. Depuis la France jusqu’à la Grèce, on trouve beaucoup de petites pyramides en Europe.

La petite pyramide de Falicon qui se dresse dans l’arrière-pays niçois, par exemple, est surtout connue pour abriter une grotte souterraine dans laquelle nombre descendent mais d’où peu remontent sans l’intervention du corps de pompiers local.

En Grèce, il y a aujourd’hui seize pyramides répertoriées. Même si certaines sont sans doute naturelles, d’autres – comme la pyramide d’Hellenikon à proximité du village d’Argolis – ont de toute évidence été construites par l’homme. Chose étrange, un test de thermoluminescence réalisé par l’Académie d’Athènes a révélé que la construction datait de l’an 2720 av J.-C., ce qui correspond à l’époque des pyramides égyptiennes. Bien que de forme pyramidale, les constructions européennes ne captivent pas autant que les pyramides égyptiennes, qui les surpassent en taille.

Il y a cinq cent ans, avec la découverte du Nouveau Monde, des pyramides ont été trouvées au Mexique, mais en 2001, on a annoncé la découverte d’un complexe de pyramides à Caral, au Pérou, datant une fois encore de l’époque des pyramides égyptiennes.
En 1994, le voyagiste allemand Hartwig Hausdorf s’est rendu en Chine et a fait part à son retour de l’existence de pyramides dans ce pays, découverte qui a depuis été confirmée. Ces pyramides sont même en train de devenir une attraction touristique.

L’Europe, semblait-il, s’était laissé distancer... mais pas pour longtemps. Deux découvertes, en Italie en 2003 puis en Bosnie-Herzegovine en 2005, ont changé la donne.


Le Gizeh italien

Début 2003, l’imagerie satellitaire et aérienne a permis de découvrir les pyramides de Montevecchia (« Vieille montagne » en français), à seulement 50 kilomètres de la ville italienne de Milan. Entièrement recouvertes de terre et de végétation, ces pyramides ressemblent aujourd’hui à des collines naturelles, mais la possibilité qu’il s’agisse de quelque chose de plus a suffi à inciter le magazine tchèque WM et son rédacteur en chef Georg Wojnar à se rendre sur place afin de tenter de localiser et d’inspecter le site. L’équipe est arrivée le 8 mai 2003.
Trouver l’emplacement des pyramides depuis le sol s’est révélé plus difficile que prévu, l’équipe ayant été particulièrement « impressionnée » par les talents de conducteur requis pour trouver son chemin parmi les collines. Au bout de deux jours, elle a fini par les localiser et a entrepris un premier arpentage.
Les conclusions de l’équipe ont été publiées dans le numéro de juin 2003 de WM. Elle a estimé que la première pyramide avait une base de 100 mètres et une hauteur de 50 mètres. Au total, trois pyramides ont été inspectées, l’une d’entre elles révélant clairement la présence de blocs de pierre intégrés à la structure, près de la surface. Une plateforme dotée d’une superstructure rectangulaire de 18 mètres sur 9 mètres a également été découverte.
Les trois constructions ont une inclinaison de 42 à 43 degrés. Les côtés des trois pyramides sont alignés et décalés vers le nord-est par rapport aux points cardinaux d’environ 7 à 12 degrés. L’équipe s’est demandée si c’était une erreur de conception ou le signe de quelque chose de plus captivant. Les premiers levés aériens laissaient penser que la disposition de ces pyramides était comparable à celle des pyramides du plateau de Gizeh et donc à la constellation d’Orion, théorie avancée par l’architecte Robert Bauval. L’équipe tchèque a affirmé que, selon l’inspection effectuée sur place, les pyramides étaient effectivement alignées sur le passage d’Orion au lever du soleil lors du solstice d’été.
Quant à la date de leur construction, on a demandé l’avis du professeur Gregoria, un archéologue italien. Il a provisoirement situé les structures autour de l’an 3000 av. J.-C., les faisant ainsi grosso modo correspondre à l’époque de construction des pyramides en Égypte.
Mais on n’a trouvé aucun vestige dans les environs pouvant nous éclairer sur ces structures, et on n’a connaissance d’aucune civilisation ayant habité la région et construit des édifices similaires à l’époque. Par conséquent, et malgré les découvertes concrètes de l’équipe tchèque, certains détracteurs ont affirmé que les structures de Montevecchia n’étaient peut-être rien d’autre que des collines étagées sur des supports en pierre. L’équipe tchèque n’en a pas moins suggéré de baptiser le site « le Gizeh italien ». Cette découverte n’a pas suscité l’intérêt des médias, pour la simple et bonne raison qu’aucune recherche archéologique n’a été menée.



Découverte des pyramides bosniaques

Fin octobre 2005, l’explorateur bosniaque émigré Semir « Sam » Osmanagich pensait pouvoir annoncer la découverte de la première grande pyramide antique incontestée d’Europe.
L’article paru dans le grand journal bosniaque Dnevni Avaz, rapportait de façon très terre-à-terre : « ... cet homme de 45 ans est tellement convaincu que deux pyramides se cachent dans la Visoko Valley qu’il a dépensé quelque 16 000 euros pour inspecter la zone, située de part et d’autre d’une rivière à environ 30 kilomètres de la capitale bosniaque. Les habitants de la ville voisine de Visoko connaissent depuis longtemps l’existence de ces deux structures qu’ils appellent depuis toujours ‘pyramides’, mais jusqu’ici, aucun d’entre eux ne s’est montré suffisamment curieux pour effectuer de plus amples recherches. »
Osmanagich vit à Houston, au Texas, et sa fascination pour les cultures de l’antiquité l’a amené à visiter de nombreuses constructions antiques du Nouveau Monde et à écrire plusieurs livres. En avril 2005, il faisait la promotion de son nouveau livre à Sarajevo lorsqu’il a décidé de visiter Visoko.
Il avait entendu parler de cette colline par Senad Hodovich, directeur du Visoko Historic Heritage Museum. La zone est riche en objets de l’âge du bronze, dont beaucoup sont exposés au musée, et la colline elle-même est supposée avoir été le site d’un village médiéval.
Si les locaux appellent la colline « la pyramide », en raison de sa forme pyramidale incontestable, s’agit-il pour autant d’une pyramide ?
Pour Osmanagich, c’est apparu comme une évidence. « Alors que je me trouvais au sommet de la colline de Visocica, j’ai remarqué que la colline avait une forme géométrique symétrique, alignée sur les points cardinaux du compas et surmontée d’un sommet aplati, m’a-t-il raconté. De l’autre côté de la vallée, il y avait une autre colline appelée Pljesevica, avec des côtés triangulaires évidents. Bien que les collines aient été recouvertes par la forêt, j’ai immédiatement “reconnu” les pyramides. » Osmanagich a vu des paires de pyramides similaires débouchant sur une vallée en Amérique latine.


Quinze « anomalies » trahissent la main de l’homme

Un premier arpentage a montré que la construction de la colline de Visocica mesurait environ 70 mètres de haut, pour une base carrée de 220 mètres de côté. Il a confirmé que la construction était parfaitement alignée sur les points cardinaux du compas, tout comme la deuxième pyramide voisine. Une carte postale représentant une photographie aérienne de 1954 montre la structure pyramidale évidente de la colline, qui n’a rien de naturel.
Mais Osmanagich n’a pas voulu en rester là. « Trois mois après ma première visite, explique-t-il, j’ai rassemblé tous les permis qu’il me fallait et j’ai entrepris un arpentage géologique afin de confirmer mon hypothèse. Le premier arpentage, effectué par la géologue Nadja Nukich, a été réalisé en août 2005 et les tests géologiques du sol, allant jusqu’à 17 mètres à l’intérieur de la structure, ont révélé quinze anomalies, laissant penser que certaines couches de la colline étaient l’œuvre de l’homme. J’avais la preuve solide que la colline n’était pas une formation naturelle. » Nukich a surtout été impressionnée par les trois couches de pierre brunâtre polie disposées à égale distance les unes des autres sous terre. Il semble que la colline ait été enrobée d’une sorte de « mauvais ciment », mélange inhabituel de gravier jadis utilisé pour former les blocs de couverture.
C’est à ce moment-là qu’Osmanagich a décidé d’investir dans des recherches complémentaires. En octobre 2005, il est reparti faire de plus amples investigations géologiques et archéologiques, aux résultats extrêmement intéressants. Il s’est avéré que les murs de la pyramide de Visocica étaient formés de blocs de brèche. Après avoir nettoyé ces blocs, l’équipe a découvert qu’ils avaient été appareillés, comme dans une maçonnerie : l’appareil est décalé, chaque assise est en retraite sur la précédente1. Certaines de ces pierres ont été enlevées, révélant leur surface lisse et plate.
Les résultats de ces sondages à l’intérieur de la structure ont prouvé qu’il s’agissait bien d’une pyramide à gradins. Il y a un plateau plat, d’environ 2,50 mètres de large, suivi d’un rampant2 de 30 mètres, puis d’un autre plateau et d’un autre rampant de même inclinaison, schéma qui se répète jusqu’en haut de la pyramide, où l’on trouve un plateau et ce qui pourrait bien être les restes d’une construction en pierre. L’équipe a également découvert que « ... la chaussée d’accès était pavée de blocs de grès manufacturés. D’une épaisseur de 10 cm, ils ont été découpés à la main, polis puis transportés jusqu’à cette zone. » La longueur de cette chaussée pavée est surprenante – pas moins de 420 mètres – ce qui tend à prouver qu’il s’agit là d’une véritable pyramide de construction humaine.
Des fouilles à petite échelle se sont poursuivies jusqu’à début novembre, date de l’arrivée de l’hiver, en se concentrant sur ce qui aurait pu être l’entrée d’un temple en forme de pyramide au sommet de la structure.
L’équipe a également découvert des galeries souterraines. « Il y a un certain nombre de “croisements” le long du chemin. La plupart sont recouverts de terre et de pierres, mais nous commencerons à les nettoyer à partir du printemps 2006, » a souligné Osmanagich.
En six mois, l’équipe bosniaque a abattu un travail colossal.
« Impossible que la nature ait doté la colline de Visocica d’une telle forme, », a affirmé sans équivoque la géologue Nadja Nukich, dans un reportage diffusé sur la BBC le 26 octobre. Cela va déjà bien au-delà de que ce que nous avions prévu, mais nous attendons encore plus des prochaines analyses. »
À l’origine, Osmanagich pensait qu’une colline existante avait été remodelée en forme de pyramide puis enduite d’une sorte de ciment primitif. Mais en novembre 2005, après avoir déterré de vastes zones, l’équipe a conclu que la colline toute entière était en réalité une construction en pierre, conclusion qui a depuis été confirmée par imagerie satellitaire et thermique.


Appelez-la « Vallée bosniaque des pyramides »

La presse ayant soif de conclusions, Osmanagich a été obligé de fournir une interprétation de ces constructions, même si les fouilles archéologiques ne faisaient que commencer. Il suppose que les pyramides marchent par deux, l’une symbolisant le Soleil et l’autre la Lune. La colline de Visocica a ainsi été baptisée « la pyramide bosniaque du Soleil ». Il pense que « la pyramide bosniaque de la Lune » se trouve sous la colline voisine de Pljesevica.
Lors de notre entrevue, Osmanagich a ajouté : « En plus de ces deux structures artificielles, il existe dans la même vallée plusieurs autres monts, ayant tendance à présenter des côtés très géométriques (triangulaires) et des arêtes vives et droites. Le Dr Amer Smailbegovich (Reno, Nevada) a utilisé des techniques de télédétection qui ont montré que les pyramides bosniaques du Soleil et de la Lune présentent des faces triangulaires planes délimitées par des arêtes géométriques vives. On ne peut pas confondre les phénomènes observés avec les faces triangulaires naturellement présentes dans un milieu tectonique, car ces dernières ne présentent alors qu’une seule face triangulaire et ont un aspect irrégulier, tandis que les anomalies relevées ici présentent deux faces triangulaires régulières ou plus. Les résultats des tests d’inertie thermique laissent penser que les pyramides sont composées d’un matériau moins consolidé et ont tendance à refroidir plus vite que les monts environnants (qui sont supposés plus denses). Cette découverte est conforme à ce que l’on attendrait d’une structure artificielle : les matériaux de moindre densité, la porosité et les cavités intérieures contribuent à une déperdition [thermique] accrue. »
Les monts dont parle Osmanagich sont équidistants les uns des autres et s’alignent tous sur les directions cardinales. Les deux structures pyramidales et une troisième qui pourrait être une pyramide sont à peu près de la même hauteur mais diffèrent par la taille.
L’explorateur en conclut que « l’on peut parler sans complexe de la Vallée bosniaque des pyramides ».
Mais qui a construit ces pyramides, et quel âge ont-elles ? D’après Osmanagich, ces collines ont été remodelées par le peuple illyrien, qui habitait la péninsule des Balkans bien avant que les tribus slaves ne la conquièrent aux environs de l’an 600 ap. J.-C. On ne sait pas grand-chose sur les Illyriens, mais Osmanagich pense qu’ils étaient plus avancés que bien des spécialistes l’ont suggéré – les pyramides elles-mêmes en seraient la preuve.
Malheureusement, on a rapporté par erreur qu’Osmanagich faisait remonter ces pyramides 27000 ans en arrière. Or, il a déclaré en réalité : « On sait très bien qu’une ville bosniaque médiévale a existé en haut de la colline entre le XIIIe et le XIVe siècle. On a également découvert des objets montrant des traces de petits postes d’observation romains et illyriens (respectivement vieux de 2 000 ans et de 2 500 ans). C’est un exemple classique d’une culture ayant construit ses villages par-dessus des structures plus anciennes (c’est la même chose à Cholula, au Mexique, où Hernán Cortés a bâti une immense église au sommet de la colline. Trois cents ans plus tard, il s’est avéré que l’église était construite sur le sommet de la plus grande pyramide du Mexique). Ces découvertes montrent qu’elle a plus de 3 000 ans. Nous savons que la Bosnie a été peuplée sans discontinuer depuis 27 000 ans. Par conséquent, les pyramides ont dû être construites entre ces deux dates. »
Elles pourraient ainsi remonter à n’importe quelle période comprise entre l’an 25 000 av J.-C. et l’an 1000 av. J.-C., bien qu’Osmanagich penche personnellement pour la période illyrienne, fournissant ainsi une datation bien plus prudente que celle rapportée par les médias. Face à l’importance de la découverte, l’équipe initiale a désormais créé une fondation appelée Archaeological Park: Bosnian Pyramid of the Sun, qui est approuvée par le ministère bosniaque de la Justice et compte déjà un certain nombre d’archéologues, géologues, géophysiciens, historiens et autres spécialistes bosniaques parmi ses membres.
« Nous sommes en train de former un comité consultatif international et de demander des subventions et des parrainages. Il est très intéressant de constater que, pour la première fois depuis longtemps, des hommes politiques bosniaques de tous niveaux se sont rassemblés pour soutenir ce projet, » a déclaré Osmanagich. Les fouilles, la restauration et la protection à long terme du site ont repris le 14 avril 2006, après les neiges hivernales. « Des centaines de spécialistes et d’étudiants, d’équipes de nettoyage et de passionnés s’aventureront au cœur des montagnes bosniaques pour prendre part à un fantastique événement archéologique, » a ajouté Osmanagich. « Là encore, nous prévoyons de travailler jusqu’à l’arrivée des premières neiges, fin octobre. » Et voilà comment l’Europe est véritablement entrée dans l’âge des pyramides…



Traduction : Christèle Guinot

À propos de l’auteur

Philip Coppens est rédacteur-en-chef de Frontier Magazine et l’auteur de The Canopus Revelation et de The Stone Puzzle of Rosslyn Chapel. Vous pouvez contacter Philip à PO Box 13722, North Berwick, EH39 4WB, UK, et par e-mail à info@philipcoppens.com

Notes de la traduction

1. Le terme « en retraite » est propre au jargon architectural et « se dit d’un élément ou d’une partie dont le nu est en arrière du nu d’un élément ou d’une partie placée en dessous » (source : Architecture : vocabulaire par J.M. Pérouse de Montclos).
2. Le terme « rampant » se dit d’un élément d’élévation construit selon une ligne qui n’est ni horizontale, ni verticale » (même source).

Par Philip Coppens © 2006 © 2005
http://www.nexus.fr/accueil.php?no_boucle=1&new_lang=




Des pyramides antiques découvertes en Europe (Spiritualité, Nouvel-Age - Sciences Parallèles)    -    Auteur : Gerard - Belgique


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