Vie pratique - Autres
Des plantes pour colorer les vetements

Préférer les plantes au pétrole pour colorer les robes ou le sirop

Une rose d'Inde pour colorer le sirop de pêche, un indigotier pour teindre les robes en bleu: à Lauris, dans le Luberon, le conservatoire des plantes tinctoriales, unique en Europe, promeut l'usage des plantes pour remplacer les colorants synthétiques dérivés du pétrole.

"Aujourd'hui, alors qu'on veut protéger l'environnement et réduire l'utilisation de pétrole, les plantes à couleur permettent d'avoir une alternative", explique Florent Valentin, jardinier botaniste du conservatoire, géré par l'association Garance.

Les colorants sont présents dans nombre de produits de la vie quotidienne : dans les sirops, les cosmétiques, les vêtements, le cuir des fauteuils, les peintures et bien sûr les vêtements.

Jusqu'au XIXe siècle, les matières colorantes naturelles - d'origine végétale ou minérale - étaient utilisées pour donner du vert, du bleu de l'orangé, du jaune ou du rose. Le rouge des fresques murales de Pompei a été obtenu grâce aux racines de garance, une plante aux petite feuilles en étoile, tandis que les fleurs de bleuets coloraient le cuir des missels.

Aujourd'hui, le rocouyer, arbre d'Amérique du sud, sert aussi bien à teindre les robes des moines bouddhistes d'Asie qu'à renforcer la couleur orangé du fromage des Pays-Bas.

C'est cette connaissance des plantes et de leurs applications que tentent de retrouver les animateurs du conservatoire des plantes tinctoriales de Lauris, en contact avec des scientifiques du monde entier.

Sur les terrasses du château de Lauris, ils cultivent et présentent au public 300 variétés de plantes tinctoriales de tous les continents.

"Nous faisons un inventaire de ces plantes; nous essayons aussi de motiver des agriculteurs pour qu'ils se remettent à les cultiver en les mettant en lien avec des utilisateurs: décorateurs, créateurs de mode...", explique Maud Rapenne, responsable administrative du conservatoire.

L'Institut français du textile et de l'habillement effectue de son côté des tests sur la résistance de ces teintures naturelles aux lavages ou à la sueur par exemple.

Au Mali, l'association Garance soutient la production d'articles textiles teints à l'indigotier. Une indigoterie servant à transformer cette plante en extrait de couleur bleu est en cours de réalisation.

Le créateur du conservatoire, Michel Garcia, travaille avec des fabriquants de cosmétiques. Il a également créé une ligne de peintures murales à base de pigments naturels. La peinture jaune est obtenue à partir de résidus de thym, une plante qui donne pourtant des fleurs mauves.

"Les plantes très colorées ne sont pas forcément celles qui donnent les meilleurs colorants ou les mêmes couleurs que leurs fleurs", souligne Florent Valentin. Malgré ses belles fleurs rouge vif, le grenadier pleureur de Turquie sert à obtenir à partir de ses fruits des teintes jaunes ou noires, utilisées dans les tapis.

Les couleurs écologiques restent plus coûteuses que les produits synthétiques mais grâce à l'amélioration des procédés d'extraction, l'écart se réduit.

"Le programme Reach de l'Union européenne, qui va forcer les industriels à réduire le nombre de molécules chimiques utilisées, va contribuer au retour aux colorants végétaux", estime Maud Rapenne.

D'ici une dizaine d'années, avec de la bonne volonté, les teintures naturelles seront utilisées dans 3% du marché textile mondial, selon l'association Garance. En novembre, des spécialistes de la couleur végétale du monde entier se réuniront en Inde, à Hyderabad.




Des plantes pour colorer les vetements (Vie pratique - Autres)    -    Auteur : Enriette - Canada


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dernière mise à jour : 2008-03-25

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