Spiritualité, Nouvel-Age - Voyance - Médiumnité
La vie de jésus


Mesdames, Messieurs,


Dès l'abord, nous tenons à le préciser, les spirites que nous sommes tenons à ce que nous nous dénommions spirites christiques, car si ce rajout a un sens très particulier, il indique aussi que nous vénérons et prions notre grand frère Jésus, le plus grand des fils de Dieu, comme le prient et le vénèrent nos fières catholiques, musulmans ainsi que beaucoup de sages de l'Inde, à l'exemple de Ramakrishna qui dans un de ses états hypostatiques, sentit le Christ se fondre en lui à telle enseigne qu'il arrivera que des chrétiens de l'Inde croiront reconnaître en lui le rayonnement direct du Christ et qu'ils entreront en extase devant lui.
(La vie de Ramakrishna de R. Rolland)

La question centrale qui a posé problème et ce depuis les premiers temps du Christianisme, c'est la divinité d'Ieschoua de Nazareth, c'est en réalité son vrai nom... Mais en l’occurrence si vous le permettez, ouvrons ici une parenthèse.

En araméen comme en hébreu le nom du rabbi palestinien, comme d'ailleurs tous les noms propres en ce temps-là avaient un sens. Nous disons en français Jésus qui est la transcription du grec Iêsous, qui est lui-même la transcription de l'hébreu Iechosshua, plus tard Ieschoua. Les traducteurs en langue grecque de l'Ancien Testament, ceux qu'on appelle les septante ont adopté la forme hébraïque Ieschoua et ont transcrit Iêsous. Quant au mot Christ c'est la transcription du mot christos qui signifie oint, celui qui a reçu l'onction. Ieschoua signifie Yhwh - c'est le nom propre du Dieu d'Israël qui veut dire "sauve".

Pour une oreille juive palestinienne du ler siècle de notre ère, Jésus le Christ a un autre sens que celui que nous lui donnons aujourd'hui. De même que le terme Nouveau Testament provient de l'hébreu "Berit hadaschab" qui signifie "Alliance nouvelle". Un testament en français signifie autre chose qu'une alliance. Il y a aussi d'autres termes traduits en hébreu qui sont erronés comme le mot "tequal" qui veut dire tomber, trébucher et "tequalab" le piège qui fait tomber et que l'on a traduit par scandale et scandaliser qui n'ont rien à voir avec le sens du mot hébreu.

La grande majorité des spirites d'Occident se sont éveillés à la spiritualité dans le creuset des religions catholique ou protestante, d'autres en Orient viennent des religions juives ou musulmanes. En Asie beaucoup de bouddhistes ont admis la doctrine. Le Spiritisme n'ayant pas vocation de prosélytisme, en viennent à admettre cette doctrine que ceux qui y trouvent une réponse satisfaisante à leur propre et intime questionnement sur la vie, la mort, la survivance de l'âme, la vie dans l'au-delà, les épreuves, les peines et la justice de Dieu : tous ces sujets de recherches bien entendu éclairés par le témoignage de la révélation faite à l'humanité durant la mission terrestre du maître de Galilée. Le Spiritisme ne s'adresse pas à ceux qui ont une foi et à qui cette foi suffit mais à ceux qui n'ont pas encore trouvé une foi ou qui sont dans la désespérance par méconnaissance de leur éternel devenir.

La tolérance et le respect absolu des croyances affirmées est un des principes fondamentaux du caractère de l'enseignement spirite.

Nous ne prétendons pas que nous sommes la Vérité et rien que la Vérité, nous la recherchons tout au long de notre vie car la doctrine enseignée par les Esprits de lumière sous les directives du Christ nous dit que sur cette planète peu évoluée la Vérité absolue n'est pas à notre portée. Ces Esprits instructeurs qui correspondent, sauf erreur de ma part, aux anges annonciateurs de la terminologie catholique, nous précisent que la Vérité est manifestée aux hommes en accord avec leurs facultés de comprendre et de l'accueillir. Ainsi selon l'évolution individuelle ou collective, la Vérité aura plusieurs facettes. L'un n'en voit qu'une seule face, un autre une autre face, et l'un voit davantage que l'autre selon qu'il lui a été donné.

A l'âme qui peut recevoir une lumière plus élevée, davantage de lumière lui sera apportée, rappelant au passage ces paroles du nazaréen :

"Ne jugez donc pas les autres afin de n'être point jugés.
Plus d'un me dira :
Seigneur nous avons propagé ta vérité avec zèle, mais je leur dirai :
Non, vous avez été zélé pour faire partager aux autres votre compréhension et n'accepter aucune autre vérité"...


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L'Ancien Testament, on devrait plutôt dire l'ancienne Alliance, comme nouvelle Alliance pour le Nouveau Testament est le livre sacré de l'humanité. Les vérités essentielles qu'il contient se relient aux traditions de tous les peuples et de tous les âges.

Mais à ces vérités bien des éléments inférieurs sont venus s'ajouter. A ce point de vue l'Evangile est comparable à un vase précieux où, parmi la poussière et les cendres, se trouvent des perles et des diamants.

La réunion de ces joyaux constituent la pure doctrine chrétienne. Quant aux Evangiles apocryphes, Fabricus, théologien allemand qui vécut de 1668 à 1738 en comptait 35. Les originaux des Evangiles ont disparu sans laisser aucune trace certaine dans l'histoire. Ils ont probablement été détruits lors de la proscription générale des livres chrétiens ordonnée par l'empereur Dioclétien dans son édit impérial de 303. Les écrits sacrés qui échappèrent aux destructeurs ne sont donc que des copies. Primitivement ces documents étaient dépourvus de ponctuation, mais de bonne heure, ils furent divisés en péricopes (1) pour la commodité de la lecture en public. La division actuelle parut pour la première fois en 1551. Origène se plaignait déjà amèrement de l'état des manuscrits de son temps. Irénée rapporte que des peuples entiers crurent en Jésus sans l'intermédiaire du papier et de l'encre. On n'écrivit pas de suite, peut-être parce qu'on attendait le retour du Christ. Celse qui vivait à Rome au 2ème siècle après Jésus-Christ reprochait aux chrétiens de remanier sans cesse les Evangiles et d'effacer le lendemain ce qui avait été inséré la veille. Il y a néanmoins dans les Evangiles comme un sens caché. C'est Origène (185-254) qui le pressent quand il dit :

"Les écritures sont de peu d'utilité pour ceux qui les prennent comme elles ont été écrites. La source de beaucoup de maux est dans le fait que l'on s'attache à leur partie chamelle et extérieure. Cherchons donc l'esprit et les fruits substantiels de la parole qui sont cachés et mystérieux." Et il ajoute :
"Il y a des choses qui sont rapportées comme étant historiques, qui ne se sont jamais passées et qui étaient impossibles en tant que faits matériels, et d'autres qui étaient possibles, mais ne se sont pas passées."

St Hilaire (mort en 367) déclare à plusieurs reprises "qu'il est nécessaire, pour l'intelligence des Evangiles de leur supposer un sens caché, une interprétation spirituelle."

St Augustin (354-430) abonde dans le même sens : "Dans les œuvres et les miracles de notre Sauveur, il y a des mystères cachés qui ne peuvent s'interpréter imprudemment et selon la lettre, sans que nous tombions dans l'erreur et commettions de lourdes fautes."

St Jérôme (331-420) dans son Epître à Paulin (Evêque, 353-431) déclara avec insistance :

"Prends garde mon frère, au chemin que tu suivras dans la Sainte Ecriture. Tout ce que nous lisons dans la parole sainte est lumineux et rayonne aussi extérieurement, mais la partie intérieure est encore plus douce. Celui qui veut manger le noyau doit briser la coquille."

Toutes ces significations cachées, les premiers chrétiens en possédaient le sens, mais peut-être l'ont-ils dissimulé avec soin ; il s'est perdu peu à peu.

Certains faits paraissent bizarres, par exemple la naissance à Bethléem n'est pas reconnue comme un fait historique ; le massacre des innocents, l'histoire n'en fait aucune mention, Flavius Josèphe n'en parle pas ; la fuite en Egypte, la double généalogie, en apparence contradictoire, entre Mathieu et Luc laissent perplexe. Jésus le Christ n'a laissé aucun écrit. Les manuscrits des Evangiles dits canoniques les plus anciens ne sont jamais antérieurs au 4ème siècle. Le texte du Nouveau Testament n'a pas été fixé avant le 6ème siècle. Ce qui est désolant pour cerner la pure vérité c'est que les documents sur lesquels ont travaillé les moines copistes ont également disparu. Quant à l'école biblique de Jérusalem dirigée par les dominicains et qui fait autorité, elle a démontré que ce que l'on appelle les Evangiles canoniques ne sont en fait que l'aboutissement des rédactions successives. Il semble donc établi que l'ultime rédaction des Evangiles est une version de 3ème ou 4ème main. Quant à ceux dits apocryphes, reflets du christianisme populaire des origines, ils ne remontent pas au-delà du 3ème et 4ème siècle, à l'exception de l'Evangile de la paix de Jésus-Christ, traduit directement de l'Araméen à partir d'un texte datant du Ier siècle et de l'Evangile de Thomas, celui des 12 apôtres qui selon Jean (Chap. XX, v. 24.29) hésitait à reconnaître Jésus après sa matérialisation devant ses disciples.

L'Evangile de la paix de Jésus-Christ rappelle entre autre les devoirs de l'homme à l'égard de son corps, temple de la divine présence. Il existe deux versions selon le Dr Szekely comme il l'indique dans son livre publié aux Editions Genillard de Lausanne. L'original en Araméen est conservé à la bibliothèque Habsbourg, aujourd'hui propriété de l'état autrichien. On est redevable de ces deux versions aux prêtres nestoriens, cette communauté religieuse qui subsista en Perse jusqu'au 9ème siècle et dont le patriarche Nestorius fut déposé par le concile d'Ephèse en 431.

Nous avons à tenir compte de l'Evangile de Thomas qui se trouvait avec douze autres manuscrits sur papyrus rédigés en langue copte dans une jarre exhumée fortuitement en 1945 par un paysan dans une galerie rocheuse servant de cimetière près du village de Nag-Hammadi en Haute Egypte. Ce n'est qu'en 1974 sous l'égide de l'UNESCO et du département des Antiquités de l'état égyptien que le fac-similé de cet Evangile a été mis à la disposition des exégètes du monde entier.
Certains exégètes qui se sont donné la peine d'apprendre le copte, comme Philippe de Suarez, pensent que l'Evangile selon Thomas par la simplicité, le dépouillement, serait le seul qui contient les paroles authentiques du maître de Galilée. Il met, de première main, l'accent sur une recherche intérieure beaucoup plus que sur les dogmes. Jésus s'exprime ainsi, ou se serait ainsi exprimé :

"Le monde est un pont ; passe dessus mais n'y établit pas ta demeure."

Il souligne dans le logion 77 du même texte l'universalité de la présence cosmique :

"Je suis le Tout, le Tout est sorti de moi et le Tout est parvenu à moi."

Force est donc de constater que trois siècles au moins s'intercalent entre la rédaction et les premiers manuscrits que nous possédons. Quant aux manuscrits de la mer morte, découverts il y a un quart de siècle à Qumran...

Il en résulte que le Christianisme doit presque toutes ses origines à la secte juive appelée Essénienne. Leurs enseignements et écritures sont antérieurs à Jésus. Cent ans avant lui, le collège initiatique essénien de Qumran était familier avec les idées, la philosophie, les proverbes, les bénédictions et les béatitudes en usage chez les chrétiens. Les mots mêmes du sermon sur la montagne étaient écrits et connus bien avant la venue de Jésus, car ils sont le reflet de cette vérité primordiale que Christ a pu révéler à quelques-uns. On peut penser que les paroles du Christ basées sur le souvenir ne sont peut-être pas transmises sous une forme absolument identiques par les évangélistes. Certains exégètes pensent que le Christ se plaignait souvent et s'attristait de l'incompréhension de ses disciples.

Cela dit, pour ce qui concerne Jésus de Nazareth, notre point de vue se fonde :

Sur les Evangiles canoniques et leur analyse.
Sur le Jésus ésotérique ou le non-dit le concernant.

Lorsque nous faisons allusion aux Evangiles nous précisons que nous faisons abstraction des subtilités scolastiques en analysant le sens de ses paroles et de ses actes rapportés dans ces mêmes Evangiles. Il y a des contradictions que l'on relève chez Luc et Mathieu notamment en ce qui concerne la généalogie de Jésus, le premier né de Marie.

Mathieu le donne fils de David par Joseph, plus loin il explique qu'il vient de l'Esprit-Saint. Que faut-il comprendre ? C'est ce que nous tenterons de faire en traitant la partie ésotérique de cet exposé.

Les Epîtres de Paul ont été probablement rédigées entre 50 et 63. Les Evangiles et les Actes des apôtres sont estimés comme datant de l'an 100. Paul n'ajoute rien aux textes de Tacite, Pline le jeune ou Flavius Josèphe. L'Evangile de Marc, le plus ancien, fut rédigé vers l'an 68. Ceux de Mathieu et Luc sont parvenus dans une version en l'an 80, 12 ans séparent les Evangiles de ceux de Marc. Mathieu et Luc, nous l'avons vu, sont indépendants l'un de l'autre. Les Evangiles de Mathieu, Luc, Marc sont dits synoptiques parce qu'on peut les mettre en trois colonnes parallèles pour les comparer. Luc n'était pas juif, il a rédigé les Actes des apôtres en grec. Mathieu et Jean sont les Evangélistes de la lettre et du fait. Ils usent de tournures hébraïques. Marc utilise des tournures araméennes. Luc laisse entrevoir le sens du mystère sous le voile poétique de la légende, c'est l'Evangile de l'âme, de la femme, de l'amour.

Chez Jean l'on sent une tendance à dévoiler tout ce qui semble mystérieux, les dessous profonds de la doctrine, l'enseignement secret, le sens de la promesse, la réserve ésotérique. Il a pour symbole l'aigle qui franchit les espaces. Clément d'Alexandrie, docteur de l'Eglise, mort vers 220 qui fut un des apologistes les plus remarquables du 3ème siècle l'a surnommé "l'Evangile de l'Esprit".

Ainsi faute de connaître les originaux, il nous faut admettre les Evangiles comme un témoignage spirituel plutôt qu'un pur récit historique, car du point de vue strictement scientifique de l'historien, nous ne pouvons les considérer comme intrinsèquement traités comme tels. Ils ont subi l'influence des milieux sociaux et culturels de l'époque comme :

Le milieu juif de l'époque de Jésus. Le milieu des communautés chrétiennes que reflètent les Evangiles inspirés par l'Eglise primitive. En fait il y avait trois communautés :

La chrétienne d'origine différente,
La juive,
L’helléniste.

Des discordances existaient entre les communautés judaïsantes attachées à la circoncision et les autres communautés chrétiennes hellénisantes qui suivaient l'apôtre Paul.

Alors essayons selon le Spiritisme et à travers l'écran de filmée des textes juifs et chrétiens de savoir ce qu'était ce Jésus qui au bout du compte appartient à l'humanité tout entière, nous disent les Esprits. On sait que Jésus pratiquait un langage allégorique de par ses paraboles. Nous n'en voulons pour preuve que ces phrases :

"Aussitôt après ces jours d'affliction, le soleil s'obscurcira et la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et seront ébranlées. Je vous dis en vérité que cette race ne passera point que toutes ces choses ne soient accomplies".

N'avons-nous pas vu la forme du texte biblique contredite par la science laquelle est aussi une émanation de la science divine en ce qui touche la création et le mouvement de la Terre ?

N'en peut-il en être de même sur beaucoup de paroles rapportées ou de certaines figures employées par le Christ ?

En tout état de cause, il n'a pu nous induire en erreur ; si donc dans ses paroles rapportées il y a des choses qui paraissent choquer la raison, c'est que nous ne les comprenons pas ou que nous les interprétons mal.

Jean-Claude Barreau, auteur du livre "La biographie de Jésus", pense que les historiens savent aujourd'hui faire ce qui était impossible hier. Ils savent trier entre les faits authentiques de l'histoire, c'est-à-dire les paroles réellement prononcées et les ajouts de la théologie chrétienne. Cela a le mérite de la recherche. Renan a cru la chose possible. Bultman, le plus perspicace, n'y croit pas. On ne connaît Jésus, selon lui, que par ses disciples ou les apologistes. Quant à Jacques Duquesne, en conclusion de son livre très documenté sur Jésus, il écrit, je cite :

"En dépit de la masse des travaux entrepris, les spécialistes ne sont pas arrivés à une position commune. Presque tous pensent cependant que certains détails, au moins, ont été ajoutés après sa mort et ses manifestations post-mortem".

Du point de vue spirite, Jésus n'est point venu détruire la Loi, c'est-à-dire la Loi de Dieu, il est venu l'accomplir, c'est-à-dire la développer, lui donner son véritable sens et l'approprier au degré d'avancement des hommes.

Dans ses paroles :
"Le ciel et la terre ne passeront point que tout ne soit accompli jusqu'à un seul iota", il veut dire qu'il fallait que la Loi de Dieu reçût son accomplissement, c'est-à-dire fût pratiquée sur toute la Terre dans sa pureté, avec tous ses développements et toutes ses conséquences ; car à quoi servirait d'avoir établi cette Loi, si elle devait rester le privilège de quelques humains ou même d'un seul peuple ? Tous les hommes étant les enfants de Dieu sont sans distinction l'objet d'une même sollicitude.
La Loi de l'Ancienne Alliance est personnifiée par Moïse, celle de la Nouvelle Alliance l'est dans Ieschoua de Nazareth. La 3ème Révélation, ce sont les voix du ciel qui se manifestent sur tous les points de la Terre et par une multitude d'interventions et d'intermédiaires comprenant l'ensemble des êtres du monde spirituel. Ces voix confirment le Paraclet promis par Jésus et c'est ce que nous comprenons sous le vocable SPIRITISME.

Les lois de l'Ancienne Alliance n'avaient qu'un caractère transitoire. Jésus a profondément modifié ces lois soit dans le fond soit dans la forme en combattant constamment l'abus des pratiques extérieures et les fausses interprétations ; il ne pouvait pas leur faire subir une réforme plus radicale qu'en les réduisant par ces mots : "Aimer Dieu par-dessus toutes choses et son prochain comme soi-même" en précisant : c'est là toute la loi et les prophètes...

Qui était donc cet être exceptionnel, doté de tant de pouvoirs ? Son rôle n'a pas été simplement celui d'un législateur moraliste sans autre autorité que sa parole. Il est venu corroborer les prophéties qui avaient annoncé sa venue ; il tenait son autorité de la nature exceptionnelle de son Esprit et de sa mission divine. Il est venu apprendre aux hommes que la vraie vie n'est pas sur la Terre, mais dans le royaume des cieux, leur enseigner la voie qui y conduit, les moyens de se réconcilier avec Dieu, et les pressentir sur la marche des choses à venir pour l'accomplissement des destinées humaines...

Cependant il n'a pas tout dit en public, de ce qu'il partageait avec les Esséniens. Sur beaucoup de points il s'est borné à déposer le germe de vérité qu'il déclare lui-même ne pouvoir être encore comprise, il a parlé de tout mais en termes plus ou moins explicites ; pour saisir le sens caché de certaines paroles rapportées, il fallait que de nouvelles idées et de nouvelles connaissances vinssent en donner la clef et ces idées ne pouvaient venir avant un certain degré de l'esprit humain. La science devait puissamment contribuer à l'éclosion et au développement de ces idées ; il fallait donc donner à la science le temps de progresser. (Scientifiquement par exemple, le double éthérique - ou corps glorieux de St Paul - est pratiquement reconnu par la physique quantique).

Dans son essence pure le Spiritisme révèle aux hommes l'existence et la nature du monde spirituel et ses rapports avec le monde corporel ; il nous le montre non plus comme une chose surnaturelle, mais au contraire comme une des forces vives et incessamment agissantes de la nature, comme la source des phénomènes, incompris jusqu'alors, et rejetés par cette raison dans le domaine du fantastique et du merveilleux. C'est à ces rapports que le Christ fait allusion en maintes circonstances, et c'est pourquoi beaucoup de choses qu'il a dites sont restées inintelligibles et ont, selon nous, été faussement interprétées.

La Révélation spirite a proposé d'expliquer, car le Spiritisme enseigne mais n'impose rien, les phénomènes de transfiguration, de lévitation, les hypostases, comme tout ce qui concerne la phénoménologie des mystiques ou des vrais médiums, sans omettre les guérisons obtenues par l'énergie spirituelle de la prière ou du magnétisme.

Le Christ est à nos yeux l'initiateur de la morale la plus pure, la plus sublime de la morale évangélique chrétienne et universelle qui doit rénover le monde, rapprocher les hommes et les rendre fières ; qui doit faire jaillir de tous les cœurs humains la charité et l'amour du prochain, et créer entre tous les hommes une solidarité commune, d'une morale qui doit transformer ce monde et en faire un séjour pour des être plus évolués que ceux qui l'habitent aujourd'hui. C'est le principe fondamental de la loi du progrès à laquelle la nature est soumise et qui sont dans les desseins de Dieu. .

Dans Jean, au Ch. 7, v. 25-26, Jésus dit :
"Je suis le principe de toutes choses, moi-même qui vous parle. J'ai beaucoup de choses à dire de vous ; mais celui qui m'a envoyé est véritable et je ne dis que ce que j'ai appris de lui". Et au Ch. X, v. 29 à 38, il précise :
"Ce que mon Père m'a donné est plus grand que toute chose, et personne ne peut le ravir de la main de mon père. Mon père et moi sommes une même chose". C'est-à-dire, selon notre sentiment, que son Père et lui ne sont qu'un par la pensée, puisqu'il exprime la pensée de Dieu, qu'il a la parole de Dieu. Mais les juifs prirent des pierres en entendant ses paroles pour le lapider. Et Jésus leur dit :
"J'ai fait devant vous plusieurs bonnes œuvres par la puissance de mon père ; pour laquelle est-ce que vous me lapidez ?" Les Juifs lui répondirent : "Ce n'est pour aucune bonne œuvre que nous vous lapidons, mais à cause de votre blasphème et parce qu'étant homme, vous vous faites Dieu." La réponse du maître de Galilée est significative :
"N'est-il pas écrit dans votre loi : J'ai dit que vous êtes des dieux ? Si donc on appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu était adressée, et que l'Ecriture ne puisse être détruite, pourquoi dites-vous que je blasphème, moi que mon Père a sanctifié et envoyé dans le monde parce que j'ai dit que je suis le fils de Dieu ?
Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas ; mais si je les fais, quand vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que mon Père est en moi, et moi dans mon Père."
Dans un autre chapitre, s'adressant à ses disciples, il leur dit (Jean - Ch. 14, v.20) :

"En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi, et moi en vous."

Nous en concluons que de ces paroles, selon nous, il est permis de penser que Dieu et Jésus sont différents, autrement il faudrait aussi dire que les apôtres ne font également qu'un avec la divinité.

Dans Jean - Ch. 20, v, 17 : En matérialisant son corps glorieux aux yeux de Marie-Madeleine, il lui dit :
« Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. »

Dans Mathieu - Ch. 28, v, 18, on peut lire pour ce qui concerne son apparition aux apôtres : "Mais Jésus s'approchant leur parla ainsi :
"Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre."

Luc au Ch. 24, v. 48.49 nous relate pour le même phénomène ces paroles :
"Or, vous êtes témoins de ces choses. Et je vais vous envoyer le don de mon Père qui vous a été promis."

Tout démontre, selon nous, dans les propres paroles de Jésus soit de son vivant, soit après sa mort charnelle, une dualité de personnes parfaitement distinctes ainsi que le profond sentiment de son infériorité et de sa subordination par rapport à la divinité.

Par son insistance à l'affirmer spontanément sans y être contraint ni provoqué par qui que ce soit, il semble, selon nous, vouloir protester d'avance sur ce point et contre les accusations des Juifs. La précision de son langage nous paraît claire.

Qui est-ce qui peut raisonnablement prétendre être plus éclairé que lui sur sa propre nature ? Nous fondons notre opinion sur ses paroles :

"Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m'a envoyé est le seul Dieu véritable. C'est de sa part que je suis venu. Je dis ce que j'ai vu chez mon Père. Ce n'est pas à moi à vous le donner, mais ce sera pour ceux à qui mon Père l'a préparé. Je m'en vais à mon Père parce que mon Père est plus grand que moi. Pourquoi m'appelez-vous bon ? Il n'y a que Dieu seul qui soit bon. Je n'ai point parlé de moi-même mais mon Père, qui m'a envoyé, est celui qui m'a prescrit par son commandement ce que je dois dire. Ma doctrine n'est pas ma doctrine, mais la doctrine de celui qui m'a envoyé. La parole que vous avez entendue n'est point ma parole, mais celle de mon Père qui m'a envoyé. Je ne fais rien de moi-même mais je ne dis que ce que mon Père m'a enseigné. Je ne puis rien faire de moi-même. Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Je vous ai dit la vérité que j'ai apprise de Dieu. Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé. Mon Père, je remets mon âme entre vos mains. Mon Père, s'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."
Dans ce grand débat qui dure depuis plus de 15 siècles, les Evangiles sont les seules pièces sur lesquelles nous pouvons nous forger une opinion. Selon les spirites, ce qu'il y avait d'être humain en Jésus, c'était le corps, la partie matérielle, ce qui était divin en lui, c'est son Esprit, en bref la partie spirituelle de l'Etre. S'il sentait et soufflait comme homme, il devait penser et parler comme Dieu. Si malgré toutes ces considérations on pouvait laisser supposer que de son vivant il eût ignoré sa véritable nature, selon notre optique cette opinion devient fragile après sa renaissance spirituelle, car lorsqu'il apparaît à ses disciples ce n'est plus l'homme qui parle, c'est son Esprit dégagé de la matière qui a recouvré la plénitude de ses facultés spirituelles et la conscience de son état normal, de son identification avec la divinité ; et cependant c'est alors qu'il dit :

"Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu !"

Nous pensons donc qu'il a implicitement affirmé en cette circonstance sa subordination en sa qualité de médiateur ce qui implique l'existence d'une personne distincte ; mais c'est lui qui intercède auprès de son Père, qui s'offre en sacrifice pour racheter les pécheurs. Or, s'il est Dieu lui-même ou s'il lui est son égal en toutes choses, il n'a pas besoin d'intercéder, car on n'intercède pas auprès de soi-même.

La parole divine dont il était pénétré s'est incarnée en lui ; il l'a apporté en naissant et c'est avec raison qu'il a pu dire :

"Le verbe a été fait chair et il a habité parmi nous." Il a été chargé de transmettre la parole divine sans être Dieu lui-même comme un ambassadeur transmet la parole de son souverain sans être le souverain.

Dieu parle par sa bouche, ce qui n'ôte rien à l'autorité de ses paroles ni à sa gloire.

Jésus dit lui-même :
"Je n'ai point parlé de moi-même, mais celui qui m'a envoyé m'a prescrit, par son commandement, ce que je dois dire ; ma doctrine n'est pas ma doctrine, mais la doctrine de celui qui m'a envoyé ; la parole que vous avez entendue n'est point ma parole, mais celle de mon Père qui m'a envoyé."

Jean caractérise cette position comme secondaire et par conséquent établit la dualité des personnes quant il dit :
"Et nous avons vu sa gloire, telle que le fils unique devait la recevoir du Père ; car celui qui reçoit ne peut être égal à celui qui donne, et celui qui donne la gloire ne peut être égale à celui qui la reçoit."
Nous en déduisons que la qualification de Messie divin n'implique pas l'égalité entre le mandataire et le mandant.

Jésus, à notre sens, était un messie divin par le double motif qu'il tenait sa mission de Dieu et que ses perfections le mettaient en rapport direct avec Dieu. Le double langage de Fils de Dieu et Fils de l'homme complique encore la situation car pour que Jésus fut l'égal absolu de Dieu, il faudrait qu'il fût comme lui de toute éternité, c'est-à-dire qu'il fût incréé ; or le dogme dit que Dieu l'a engendré de toute éternité ; mais qui dit engendré dit créé que ce soit ou non de toute éternité ; ce n'est pas moins une créature et comme telle subordonnée à son Créateur ; c'est l'idée implicitement renfermée dans le mot fils...

Mais les spirites ne font pas de toutes ces discussions ou restrictions une pierre d'achoppement qui ne sauraient aboutir et dont la solution, même si elle était universellement possible et admise ne rendrait pas les hommes meilleurs.

Nous disons avec humilité qu'il est le Fils de Dieu comme toutes les créatures ; il l'appelle son Père, comme il nous a appris à l'appeler notre Père. Il est le Fils bien aimé de Dieu, parce qu'étant arrivé à la perfection qui rapproche de Dieu, il possède toute sa confiance et toute son affection. Il se dit lui-même Fils unique, nous ne l'entendons pas comme étant le seul être arrivé à ce degré, mais parce que, seul, il était prédestiné à remplir cette mission sur Terre.

La qualification de Fils de l'homme veut dire qu'il est né de l'homme, par opposition à ce qui est en dehors de l'humanité. La dernière citation du livre de Judith (Chap. 5, 8-15) ne laisse aucun doute sur la signification de ce mot employé dans un sens très littéral. Dieu ne désigne ainsi Ezéchiel que sous ce nom, sans doute pour lui rappeler que, malgré le don de prophétie qui lui est accordé, il n'en appartient pas moins à l'humanité et afin qu'il ne se croie pas d'une nature exceptionnelle. Jésus se donne lui-même cette qualification avec une persistance remarquable et ce n'est qu'en de très rares circonstances qu'il se dit Fils de Dieu.

On s'est donc appesanti sur la question d'affinité de Jésus avec Dieu en diminuant à notre gré les vertus qu'il a recommandé et dont il a donné l'exemple.

Au demeurant la partie morale de l'enseignement du Christ est la seule qui puisse rendre les hommes meilleurs. Celle-là est claire, positive et ne peut donner lieu à aucune controverse.

Quand les hommes marcheront sous ce drapeau, ils se tendront une main fraternelle au lieu de se jeter l'anathème et la malédiction pour des questions que la plupart du temps, ils ne comprennent pas. Notre conviction face à ces interminables conceptions divergentes, c'est que Jésus notre Sauveur préférait le grain des idées à la paille des mots.

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Cela dit, nous serons plus à l'aise pour aborder la question des guérisons obtenues par son pouvoir exceptionnel. Ces guérisons ont été classées comme miraculeuses. Cette considération a pu être d'un certain poids à une époque où le merveilleux était accepté sans examen ; la foi aux miracles s'est détruite par l'usage même qu'on en a fait; il en est résulté que ceux de l'Evangile sont maintenant considérés par beaucoup de gens comme légendaires ou allégoriques. Il y a d'autres théories sur les miracles que nous rejetons radicalement car elles mettent en puissance le prétendu Satan capable d'en faire autant. Encore faut-il pour ce faire qu'il existât ! Pour nous cela relève du mythe qui veut aussi dire "erreur".

Tout ce qu'on appelle miracle dans le sens d'acte d'amour et de fraternité envers les hommes ne peut qu'émaner de la divinité. La spiritualisation a l'avantage d'ouvrir les portes de la science divine, ce qui explique pourquoi depuis quelques dizaines d'années, la science, en progressant, s'est déplacée vers le spiritualisme.

Seul Dieu est capable de "miracles" et nous allons voir ce qu'il faut entendre dans ce mot. On s'est évertué dans les siècles passés à opposer Jésus à son rival Satan capable en habileté de produire les mêmes phénomènes supranormaux mais, en fait de contradictions et d'inconséquences, on n'y regardait pas de si près à une époque où les fidèles se seraient fait un cas de conscience de penser par eux-mêmes et de discuter le moindre article imposé à leur croyance. On ne comptait pas sur le progrès. La foi aveugle primait sur tout. L'humanité a personnifié depuis fort longtemps les forces dites du mal. Lucifer, Satan, prince des rebelles et des démons qui habitent toujours notre planète ; les gouffres, les cratères représentent un danger mystérieux et inspirent la frayeur, le mal et le malin doivent y être cachés. Il ne s'agit pas, selon nous, d'une allégorie ou d'une superstition, mais croire en l'existence du diable est une idée fausse. Le diable qui vient tenter les hommes et les fait chuter, signifie que ceux-ci se complaisent dans leur comportement et dans leurs erreurs, se créent une ambiance néfaste et attirent à eux des êtres incarnés ou désincarnés de même tendance, de même acabit. Ils subissent alors les tentations qu'ils ont fait naître. Il y a une certaine lâcheté à rechercher ainsi un bouc émissaire. Il ne faut pas déplacer ainsi les responsabilités et faire injure au Créateur en inférant qu'il ait pu créer des êtres capables de mettre un échec ses lois, d'accéder à la puissance universelle en dissimulant des desseins mauvais. Au sujet de ce Satan mythique je rappellerai ce qu'en disait saint Jean Chrysostome :

"Ce n'est pas le démon, mais l'incurie des hommes qui cause toutes leurs
chutes et tous les malheurs dont ils se plaignent."

Le fait miraculeux selon nous ne saurait subir aucun monopole, il se constate dans tous les milieux religieux comme chez les athées.

Il y a des guérisons dites miraculeuses aussi bien à Lourdes que sur les bords du Gange. Le caractère essentiel du miracle dans le sens théologique, c'est-à-dire une exception dans les lois de la nature et par conséquent inexplicable par ces mêmes lois. Mais dès l'instant qu'un fait peut s'expliquer, il cesse d'être un miracle. C'est ainsi que les découvertes de la science ont fait entrer dans le domaine du naturel certains effets qualifiés de prodiges tant que la cause est restée ignorée...

Aujourd'hui la connaissance du principe spirituel fondamental dans toute la créativité et de l'action des fluides sur l'économie du monde invisible au milieu duquel nous vivons et des facultés de l'âme, de l'existence et des propriétés du corps glorieux ou astral a donné la clef, et nous allons y revenir dans quelques instants.

Les conférences de carême à Notre-Dame de Paris sont publiées par fascicules, l'une de ces conférences mérite beaucoup d'attention, non pas qu'elle se distingue des autres par un caractère particulier ; tous ces sermons sont également remarquables par la qualité du discours, dont le ton et l'éloquence concourent à susciter l'émotion des auditeurs. Une première remarque a trait à la mort présentée comme un barrage. Toute la force qui ait jamais rompu le barrage pour un chrétien, c'est "Jésus est ressuscité". La résurrection du Christ en tant qu'homme est bien de nature à conforter dans l'idée de survie, mais alors il convient d'éclaircir le mot "résurrection". L'orateur de Notre-Dame dit : "Jésus n'a pas repris une vie terrestre quotidienne, il ne fit que des apparitions en rappelant les paroles de St Paul : "Il apparut à Cephas, puis aux Douze et ensuite à 500 fières, en dernier lieu à moi-même".


Quant aux Evangélistes, Luc nous dit :
"Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent mais il disparut de devant eux... Ils trouvèrent les onze et ceux qui étaient avec eux et disant : "Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon. Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit: "La paix soit avec vous !" Saisis de frayeur, ils croyaient voir un esprit. mais il leur dit : "Pourquoi êtes-vous troublés ?... Touchez-moi et voyez ; un esprit n'a ni chair ni os... Avez-vous quelque chose à manger et il mangea devant eux. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel."

Dans Marc - 16 nous lisons : "Jésus apparut d'abord à Marie de Magdala. Après cela il apparut sous une autre forme... Enfin il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table. Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel... »

Dans Jean - 20 nous lisons : "Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna et lui dit : Rabbouni ! c'est-à-dire Maître. Jésus lui dit :
Ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va retrouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

Plus loin on peut lire : Les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées à cause de la crainte qu'ils avaient des juifs. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d'eux. Après cela Jésus se montra encore aux disciples sur les bords de Tibériade.

Les citations ci-dessus extraites du Nouveau Testament (Louis Segond), montrent à l'évidence, qu'après sa mort, c'est-à-dire après avoir quitté son corps de chair, Jésus le Christ s'est présenté devant ses disciples. "Ne me touche pas" signifie qu'il était alors d'une structure ectoplasmique.

De la part d'un Esprit à ce niveau d'évolution spirituelle, d'un Esprit lumineux, rien ne peut étonner ; d'autant que le fait, tout en étant assez rare et délicat à réaliser, s'est reproduit et peut se reproduire sous certaines conditions dans la phénoménologie du Spiritisme Christique.

Nous avons relevé dans le sermon entendu à Notre-Dame une phrase singulière citée par l'éminent prédicateur. Il dit : "Le Christ ressuscite dans un état où il ne meurt plus." Nous sommes d'accord, sauf que nous aurions dit : "Le Christ est passé dans un état où on ne meurt pas." Puis il ajoute : "C'est corps et âme que cet homme, Jésus, est ressuscité. En cela consiste le mystère mais, c'était lui, corps et âme."

Mais il y a un doute si je ne m'abuse chez nos fières catholiques sur ce point.

On estime que 26 % des prêtres interrogés ne répondent pas à cette question : "Pensez-vous que Jésus le Christ est vraiment ressuscité avec son corps ?

Pour nous spirites cette question n'est pas envisageable, car en simple logique, à quoi pourrait-elle être utile, car son corps de matière terrestre, dans un milieu aussi quintessencié que celui où vit et agit l'être glorieux appelé Christ, n'a plus sa place. Il fut un temps où l'on pouvait difficilement imaginer une vie agissante sans support matériel ; les manifestations de l'Esprit prouvent le contraire, car à l'évidence, s'accrocher à un corps de matière limite en réalité les possibilités de l'âme qui sont prodigieuses.

La science et la religion n'ont pu se rejoindre parce que chacune envisageait les choses à son point de vue exclusif. Elles se repoussaient mutuellement. Il fallait quelque chose pour combler le vide qui les séparait. Ce trait d'union est la connaissance des lois qui régissent le monde invisible et ses rapports avec le monde visible.

Einstein a placé l'humanité devant ce fait incroyable pour certains et qu'ils n'ont pas digéré, c'est que la matière n'existe pas car ce n'est que de l'énergie enroulée sur elle-même. En effet la science contemporaine a établi que dans la matière agissait un troisième élément qui est l'Esprit. Quant à l'électron, il n'a rien selon les physiciens spécialisés en physique quantique d'une particule docile. Bien au contraire, l'électron semble avoir du caractère et paraît s'imposer comme une porte entre deux univers. Sans jamais cesser d'exister, il est tantôt visible, tantôt invisible. Un instant sa matière est manifestée, l'instant d'après elle n'est plus manifestée. En conséquence, les physiciens considèrent l'électron comme un univers, trou à cheval sur deux autres univers : un univers manifesté dans lequel il se matérialise et un univers non manifesté dans lequel il demeure sous une forme plus éthérique, à savoir l'existence d'un Au-delà. Au-delà nullement perdu au fond d'une galaxie, mais plutôt collé intimement à notre monde de matière. Cet Au-delà est hors matière, donc il est et restera inaccessible en l'état de la science à toute détection tentée à l'aide d'appareils faits de matière-énergie. C'est en ce sens que Soljenitsyne disait : "Aujourd'hui la physique qui, de toutes les sciences, est la plus matérialiste, frappe à la cloison qui nous sépare de l'autre monde."
Ainsi les scientifiques viennent d'admettre les révélations spirites et les intuitions d'un Teilhard de Chardin qui, dès 1930, parlait du "dedans des particules".

Tous les êtres engendrés par Dieu, c'est-à-dire nous tous comme Jésus notre frère bien-aimé ont un corps fluidique que nous dénommons périsprit ou corps glorieux de Saint Paul. Sa substance est puisée dans le fluide universel d'émanation divine qui le forme d'atomes et l'alimente comme l'oxygène de l'air alimente le corps matériel de l'homme. Ce corps glorieux est plus ou moins éthéré selon les mondes et selon le degré d'épuration de l'Esprit. Dans les mondes et les Esprits inférieurs, sa nature est plus grossière et se rapproche davantage de la matière brute. Dans l'incarnation, l'Esprit conserve son corps glorieux. Le corps n'est pour lui qu'une seconde enveloppe plus grossière, plus résistante, appropriée aux fonctions qu'il doit remplir et dont il se dépouille à la mort. Le corps glorieux n'est pas renfermé dans les limites du corps physique comme dans une botte ; de par sa nature fluidique il est expansible, il rayonne au dehors et forme autour du corps physique une sorte d'atmosphère que la pensée et la volonté peuvent étendre plus ou moins, d'où il suit que des personnes qui ne sont point en contact corporellement, peuvent l'être par leur périsprit et se transmettre même à leur insu leurs impressions, leurs intuitions, leurs pensées.

Le corps glorieux est un des éléments constitutifs de l'homme ; il joue un rôle important dans tous les phénomènes psychologiques et physiologiques, voire pathologiques de l'être incarné. La physique quantique non seulement le soupçonne d'exister mais plusieurs des spécialistes de cette physique l'on confirmé. Quand les sciences médicales tiendront compte de l'influence de l'élément spirituel dans l'économie, elles auront fait un grand pas et des horizons tout nouveaux s'ouvriront devant elles. Bien des causes de maladies seront expliquées et des puissants moyens de les combattre seront trouvés. C'est ce que quelques médecins très intuitionnés ont dénommé "la médecine holistique".

L'expérimentation du Spiritisme christique confirme que c'est au moyen de ce corps glorieux que les Esprits supérieurs agissent sur la matière inerte et produisent des manifestations autorisées par Dieu et visibles à nos pauvres yeux d'humains. Ainsi ces êtres de lumière peuvent agir sur la matière et provoquer des apparitions spontanées. C'est ce qu'en termes spirites nous dénommons les agénères, du grec a, privatif et geini, geinomai, engendré, qui n'a pas été engendré. Autrement dit c'est l'état permis à certains Esprits de revêtir momentanément les formes d'une personne vivante au point de faire complètement illusion. Dans le cas de Jésus il apparaissait de par sa propre volonté, sans être un agénère, durant sa mission terrestre. Les apparitions d'agénères ont eu lieu à toutes les époques et dans tous les pays ; elles peuvent être individuelles ou collectives à l'intention des humains. Elles étaient connues dans l'antiquité, mais gardées secrètes par les initiés (2) qui les cachaient au vulgaire afin de les dominer par le prestige d'une puissance occulte. La divine Providence avait réservé à notre époque la divulgation et la connaissance complète de ces phénomènes par le Spiritisme Christique élevé selon nous au rang de 3ème Révélation.

Pouvant prendre toutes les apparences ces Esprits se présentent sous celle qui peut mieux les faire reconnaître si tel est leur désir. Dans des cas très particuliers la tangibilité est réelle, c'est-à-dire qu'on peut toucher, palper, sentir la même résistance, la même chaleur, les mêmes cicatrices qui ont provoqué la mort du corps physique. Le corps glorieux par sa nature et dans son état normal est invisible à nos yeux. S'il devient tangible c'est que par la volonté des Esprits qui en ont le pouvoir, il subit une sorte de condensation, par une modification de sa structure moléculaire, il acquiert les propriétés d'un corps solide, mais il peut instantanément reprendre son état éthéré. Il peut dans cet état traverser la matière qui ne représente pour lui aucun obstacle. Ce qui explique leur apparition dans une maison complètement fermée...
Mais ces apparitions tangibles sont fort rares ; elles sont l'apanage des Esprits très près de Dieu ou de celles autorisées par Dieu et sous la direction de ces Esprits de lumière. Dans la phénoménologie spirite, des cas sont très connus et pleins d'enseignements sur la vie dans l'Au-delà. Ce phénomène se dénomme : idéoplastie divine. Mais c'est un autre volet à développer plus longuement, peut-être dans une autre rencontre avec votre noble assemblée.

On connaît maintenant les possibilités du corps glorieux épuré, ce qui fait qu'il s'est manifesté dans tous les temps, comme dans toutes les religions, mais presque toujours amplifiées jusqu'à l'absurde par la crédulité, l'ignorance et surtout la superstition. Les connaissances spirituelles actuelles réduisent à leur juste valeur ces phénomènes permettant de faire la part de la légende et du vrai.

La possibilité des faits que l'Evangile cite comme ayant été accomplis par Jésus le Christ sont naturels et à une échelle inférieure se retrouvent dans le magnétisme en tant que phénomène naturel qui se produisent sous nos yeux. Il n'y a donc rien d'anormal au "top niveau" des facultés du Christ. Pour le vulgaire, les choses extraordinaires qu'il faisait et qui paraissaient surnaturelles en ce temps-là et même beaucoup plus tard, étaient des miracles, il ne pouvait y donner un autre nom. Jésus possédait des dons corrélativement avec sa mission divine, mais il ne s'en est jamais prévalu pour s'attribuer le pouvoir divin. Ses acquis spirituels ajoutés à sa particulière disposition physiologique, reflet de son transcendantal corps glorieux, expliquent tout l'inédit et la sublimité de ses actes dits miraculeux. Ces facultés, à une échelle très inférieure, se retrouvent chez des humains. L'Eglise catholique a une foison d'exemples dans les Acta Sanctomm (3) ; nous les retrouvons chez le curé d'Ars, le Padre Pio, Jeanne d'Arc, Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne, François d'Assise pour ne citer qu'eux et dans de nombreuses variantes. Chez les médiums elles existent mais ce sont toujours des prêts de la divinité qui ne sauraient se perdre dans des spéculations commerciales. Elles sont dans ce cas catégoriquement retirées, d'où la floraison des charlatans qui trompent les malheureux qui pensent trouver en eux la lumière qui leur permettra de sortir de l'ornière existentielle dans laquelle ils sont enfoncés. Idem pour ces fondateurs de sectes qui violent la conscience des personnes perdues dans un monde d'épreuves où seule la voie christique délivre. Tout dans la nature émane de Dieu et de ses lois immuables. Dieu, par conséquent, ne peut déroger à ses lois parce qu'à sa souveraine puissance il joint sa souveraine sagesse, d'où il faut conclure qu'il ne fait rien d'inutile.

Les miracles au sens humain du mot ne sont pas nécessaires à la glorification de Dieu ; rien dans l'univers ne s'écarte des lois générales ; la nature elle-même possède ce qu'il faut pour le glorifier. S'il est des faits que nous ne comprenons pas, c'est qu'il nous manque encore les connaissances nécessaires. Un miracle serait au sens humain une dérogation aux lois de Dieu puisqu'il sort des lois naturelles, alors qu'ils sont déjà inscrits dans les lois naturelles. L'existence de faits miraculeux sont des effets naturels avec des moyens naturels que des Esprits comme Jésus connaissent et en usent par Amour et Charité envers les hommes dans la souffrance physique et morale.

Ce n'est pas le miracle qui est nécessaire pour croire, mais bien le principe spirituel que l'on confond à tort avec le merveilleux. Ce sont les lois immuables de Dieu qui régissent le principe spirituel, comme le principe matériel ; cette base défie le temps et provisoirement la science, mais avec le temps la science confirmera le principe spirituel.

Le christianisme n'a rien à perdre de cette idée, il ne peut, au contraire, qu'y gagner. Si quelque chose a pu lui nuire dans l'opinion de certaines gens, c'est précisément l'abus du merveilleux et du surnaturel.

La question n° 556 du LIVRE DES ESPRITS codifiée par Allan Kardec est significative :
"Certaines personnes ont-elles véritablement le don de guérir par le simple attouchement ? "
la réponse est la suivante :
"La puissance magnétique peut aller jusque-là quand elle est secondée par la pureté des sentiments et un ardent désir de faire le bien, car alors les bons Esprits viennent en aide ; mais il faut se défier de la manière dont les choses sont racontées par des personnes trop crédules ou trop enthousiastes, toujours disposées à voir du merveilleux dans les choses les plus simples et les plus naturelles. Il faut aussi se défier des récits intéressés de la part des gens qui exploitent la crédulité à leurs profits."

Si l'on prend le miracle dans son acception étymologique c'est-à-dire dans le sens de chose admirable, nous avons sans cesse des miracles sous les yeux ; nous les aspirons dans l'air et nous les foulons sous nos pieds, car tout est miracle dans la nature.

"Veux-tu avoir une idée de la puissance de Dieu ?" Elle est visible dans la sagesse infinie qui préside à tout, dans l'admirable organisation de tout ce qui vit, dans la fructification des plantes, dans l'appropriation de toutes les parties de chaque être à ses besoins selon le milieu où il est appelé à vivre. L'action de Dieu est visible dans le brin d'herbe, dans la fleur qui s'épanouit, dans le soleil qui vivifie tout, dans sa bonté, dans sa sollicitude pour toutes les créatures si infimes qu'elles soient, sa prévoyance dans la raison d'être de chaque chose dont aucune n'est inutile, dans le bien qui sort toujours d'un mal apparent et momentané. Comprenons surtout que le mal réel est l'ouvrage de l'homme et non celui de Dieu et que la possibilité de devenir meilleur est toujours possible car il ne faut jamais douter de la bonté de Dieu.

La science et ses découvertes ne sont que la révélation des lois divines et pas autre chose, mais si les hommes en font un mauvais usage, cela est à leurs risques et périls. Dieu n'y est pour rien, les hommes ayant leur libre arbitre pour s'éloigner ou se rapprocher de lui.

Dans le livre de la nature, sans cesse ouvert à nos yeux, dans ce livre inépuisable où la sagesse et la bonté du Créateur sont inscrites à chaque page, il est permis de comprendre que le Créateur s'occupe de tout, veille à tout, prévoyant tout, est souverainement omniprésent et omniscient... Quand le paysan le verra en traçant son sillon et l'infortuné le bénira dans ses afflictions, alors les hommes seront vraiment religieux, rationnellement religieux surtout, bien mieux que s'ils croient à des pierres qui suent le sang ou à des statues qui clignent des yeux et versent des larmes...

Tout est miracle dans la nature parce que tout est admirable et témoigne de la sagesse divine. Mais ces miracles sont pour tout le monde à condition d'avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre et non au profit de quelques-uns. Nous pensons donc qu'il n'y a point de miracles dans le sens qu'on attache à ce mot, parce que tout ressort des lois éternelles de la création et que ces lois sont parfaites.

Les fluides spirituels qui constituent un des états du fluide cosmique universel d'émanation divine sont à proprement parler l'atmosphère des êtres spirituels, c'est l'élément où ils puisent les matériaux sur lesquels ils opèrent ; c'est le milieu où se passent les phénomènes spéciaux perceptibles à la vue et à l'ouïe et émanant d'un Esprit comme le Christ, mais qui échappent aux sens charnels impressionnés par la seule matière tangible, où se forme cette énergie particulière au monde spirituel baignant dans une lumière divine différente de la lumière ordinaire par sa cause et ses effets ; c'est aussi le véhicule de la pensée créatrice, comme l'air est le véhicule du son.

Les phénomènes d'ordre psychiques ou animiques ne sont pas plus que des applications des propriétés de l'âme où réside une étincelle divine, faute de quoi elle n'aurait aucune conscience.

Tous les phénomènes du magnétisme, du somnambulisme, d'extase, de double vue, d'hypnose, de catalepsie, de transmission de pensée, de prescience, de guérisons spontanées, d'apparitions, de transfigurations qui constituent la presque totalité des miracles de l'Evangile appartiennent à ces propriétés de l'âme, en osmose avec la divinité.

Teilhard de Chardin avait prévu qu'il arriverait un moment où les découvertes de l'homme iraient dans le sens de la foi.

Au demeurant, qu'est-ce que le réel ? C'est là tout l'objet de la quête de la science moderne qui dans son interrogation sur l'Au-delà remet en cause la notion d'espace et de temps au sens matériel où nous entendons habituellement à ces deux notions.

Dans la Bible, il est écrit que Dieu a créé l'homme à son image ; nous pensons comme le dit Jean Guitton, que nous sommes en effet l'image de Dieu, un peu comme la plaque holographique qui contient le tout dans chaque partie. Chaque être humain est l'image partielle de la totalité divine.

Jésus était l'image de la totalité divine. Il avait acquis de par ses propres mérites des facultés que l'on dénomme aujourd'hui paranormales mais à un degré inaccessible aux communs des hommes de la Terre.

Bien d'autres facultés qui ne sont pas citées dans les Evangiles nous ont été révélées, les apôtres les connaissaient, tout comme un petit nombre d'Esséniens.

Des Esprits comme Jésus le Christ dont l'initiation a commencé chez les Esséniens savent manipuler ces fluides spirituels, non en les manipulant comme les hommes manipulent la matière tangible mais avec leur énergie spirituelle, émanation de la divinité.

La pensée et la volonté sont pour ces Esprits ce que la main est à l'homme ; par la pensée, ils impriment à ces fluides telle ou telle direction, c'est tout le secret du "Lève-toi et marche". La guérison s'obtient par la substitution d'une molécule saine à une molécule malsaine. Celles réalisées par le Christ sont exceptionnelles comme celles de guérir instantanément par l'imposition de mains, mais elles reposent sur un principe naturel, elles ne sortent pas de la nature. Le maître de Galilée ne violait aucune loi naturelle, il rétablissait les lois naturelles physiologiques dans leur norme native en manifestant ainsi une capacité spirituelle c'est-à-dire une capacité de ré-informer du dedans ce qui s'était détérioré.

Renan, par ignorance, disait : "Les miracles sont de ces choses qui n'arrivent jamais". Nous disons que les miracles arrivent tous les jours parce qu'ils sont dans l'ordre de la nature des choses. Le rabbi Ieschoua guérit ainsi des aveugles, des épileptiques, des fous, des mélancoliques, des paralysés. Il avait donc, de par l'énergie spirituelle qu'il savait diriger et maîtriser, le moyen de régénérer des tissus, de ré-informer, de restructurer la matière dépendante d'un système nerveux, ou tout simplement les éléments de la nature, ce qui est différent de la création de la nature ou de quelque chose de nouveau.

L'apparition de la vie, de chaque espèce nouvelle, est l’œuvre du Créateur ; elle est plus extraordinaire que les guérisons qui consistent à rétablir un ordre qui a été troublé mais non pas à inventer un ordre. Le miracle peut être inhabituel et rare mais il n'est pas contraire aux lois de la nature. Le nom de miracle ne peut s'entendre que par rapport aux opinions des hommes qui ne peuvent, à l'exception de quelques-uns, concevoir le monde invisible, le monde de la pensée, le monde de l'amour divin.

Nos vues sur la Terre en ce qui constitue l'amour dans l'au-delà sont complètement fausses parce que nous l'assimilons à ce qu'il est ici-bas, avec nos restrictions humaines. Notre égoïsme le réduit à une propriété exclusive de l'objet aimé, et nous astreignons le cœur de ce dernier à ce même égoïsme en ce qui nous concerne, avec défense de donner aucune extension à cet amour en dehors de nous, d'en distraire la plus petite parcelle en faveur de qui que ce soit. C'est de l'amour cellulaire.
Il n'y a pas d'être qui nous appartienne ; aussi, de là à l'amour du ciel, non pour une personne mais pour toutes les âmes, il y a un pas de géant, que notre nature terrestre, personnelle et jalouse, ne nous permet pas de franchir. Sur Terre, l'amour est un ; dans le Ciel, il est infini.

C'est la raison pour laquelle les Esprits instructeurs nous disent :

"Le mot Amour contient tous les secrets".

Posséder à telle enseigne les facultés de notre grand frère Jésus le Christ est exceptionnel dans notre univers, cela lui confère sa présence auprès de Dieu en raison de ses vertus et de ses perfections. Ainsi dans nos séances de soins pour les malades, présents ou à distance, c'est à lui que nous nous remettons en invoquant son Saint Nom afin qu'il intercède auprès de la divinité pour obtenir le pardon. Chaque maladie est la conséquence de nos imperfections présentes ou passées. Combien l'expérience est convaincante lorsque nous ressentons les effluves d'amour christique, autorisées par Dieu. Combien la foi en son enseignement s'affermit par les effluves de sa présence et de son amour pour ses frères en humanité.

Nous pouvons consulter pour tous les actes de notre vie notre conscience qui n'est autre que la présence de la cellule du Créateur incrustée en chacun de nous... Cette présence sera davantage ressentie et efficace que notre personnalité, notre Esprit sera, par un développement spirituel, devenu un temple digne de l'honorer...


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Dès l'abord de cet exposé, j'ai fait allusion au Christ ésotérique en mettant en parallèle les Evangiles de Luc et Mathieu.

Mathieu en donnant la généalogie de Jésus, le dit fils de David par Joseph. Plus loin il explique que Jésus le premier né de Marie vient de l'Esprit-Saint. Que faut-il comprendre ? Nous pensons que la longue généalogie de Jésus était mise là à dessein et qu'elle renfermait une importante information. Les noms ont une curiosité manifeste puisque l'Evangile de Mathieu commence par ces mots : "Généalogie de Christ, fils de David, fils d'Abraham". C'est la double qualité de Jésus par droit de naissance, il est roi des Israélites en tant que fils de David et roi de Adam fils de Dieu (3-23). A partir de David, Mathieu prend la lignée de Salomon jusqu'à Marie et Jésus, soit 28 générations.

Il faut entendre par israélites non seulement le peuple des hébreux, mais aussi tous les hommes qui croient en Dieu comme cela est indiqué dans l'apocalypse. Ainsi pendant 15 versets, Mathieu donne les noms des ancêtres depuis Abraham jusqu'à Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus.

Luc ne commence pas comme Mathieu par Abraham ; il commence à Jésus et va en remontant à Abraham. Il ne s'arrête d'ailleurs pas là, puisqu'il remonte jusqu'à Adam fils de Dieu (3-23), soit 42 générations, 14 de plus que Mathieu. Cette différence est curieuse d'autant que les deux évangélistes sont partis des mêmes bases. Il y a vraisemblablement une intention déterminée, car ces omissions, ces classements, ces adjonctions de noms de femmes qu'on y trouvent ne sont peut-être pas un pur hasard.

Mathieu a préféré prendre l'ascendance de Joseph, branche de Salomon, parce que sans doute les femmes ne comptent pas dans la transmission de la descendance. Il a cependant été obligé d'inclure Marie après Joseph. La Bible est remplie de signes, de symboles, de chiffres dont le sens peut souvent échapper.

Mathieu a classé 43 noms cités en 3 séries bien distinctes :

1° - D'Abraham à David : 14 générations.

2° - De David à la déportation de Babylone : 14 générations.

3° - De la déportation de Babylone à Jésus : 14 générations.
Ce qui fait 14 x 3 = 42 générations en tout, soit 6 x 7.

Il faut croire qu'il attachait une grande importance à ce fait puisqu'il répète 3 fois 14 générations. Cela pose alors une question de chiffres.

Dans Luc, nous retrouvons ce même chiffre de 42 générations mais de Nathan à Jésus, seulement auxquelles il faut ajouter 15 générations d'Abraham à David (1 de plus que Mathieu ) et 20 d'Adam à Abraham, soit en tout 42 + 15 + 20 = 77 ou 11 x 7.

Nous constatons que Luc comme Mathieu arrivent à un multiple de 7. La différence entre 77 et 42 = 35 soit 5 x 7, encore un multiple de 7.

Mathieu et Luc n'ignoraient pas la guématria, cette partie de la Cabale fondée sur une interprétation numérique des mots de la Bible. Pour les initiés, les hermétistes de cette époque, les interprétations spirituelles ne sont accessibles qu'à travers l'utilisation chiffrée des symboles. Ces derniers représentent ou ont une fonction d'unicité entre toutes les parties du Grand Tout. Or le chiffre 7 est un chiffre sacré chez les cabalistes hébreux. Il représente la perfection, la conjonction harmonique de l'Esprit et de la matière.

l représente Dieu.

3 représente le triangle soit la corrélation trinitaire : Ame, Esprit, Corps.

8 représente le chiffre de l'infini dans lequel sont contenues toutes les dimensions de
la vie et de l'univers.

10 c'est la totalité du Tout.

C'est ce qui explique le rajout d'Admin dans la série de Luc par la nécessité d'arriver au chiffre 77 qui est un chiffre clé.

Mathieu a fait une séparation à la déportation de Babylone car ce fait se situe après une série de 14 générations, soit 2 x 7, c'est-à-dire encore un chiffre clé.

14 correspond à un cycle complet, le cycle de 14 ans qui est à rapprocher des 7 vaches grasses et des 7 vaches maigres de Joseph, qui est selon les hermétistes hébreux le total des valeurs positives et négatives, autrement dit celui de la création : 7 + 7. On peut s'apercevoir par exemple que le chiffre 42 joue un rôle important dans les prophéties de Daniel et de Jean.

On peut lire dans l'apocalypse 11/42 : "Les nations fouleront la ville sainte pendant 42 mois et les deux témoins revêtus de sacs prophétiseront pendant 1260 jours (42 mois)".

Toujours dans l'apocalypse 12/6 : "La femme poursuivie par le dragon fut nourrie dans le désert 1260 jours (42 mois)". ,

Dans l'apocalypse 12/44, la même femme est dite être nourrie "Un temps, des temps, et la moitié des temps". Cette expression se retrouve dans Daniel. Elle semble indiquer 1 + 2 + 1/2 = 3 années 1/2 ce qui correspond à la moitié du chiffre 7 et à 42 mois, soit 1260 jours.

Dans l'apocalypse 13/5 on lit : "La bête arrogante eut le plaisir de blasphémer pendant 42 mois."

Dans Daniel 12/4 on lit : "Depuis le temps où cessa le sacrifice perpétuel et où sera dressé l'abomination du dévastateur, il y aura 1290 jours. Le parallélisme est frappant sauf cette différence de 30 jours, soit 1 mois. Mais dans Daniel 12/14 de : "Un temps, des temps et la moitié du temps", il semblerait qu'on puisse assimiler les 1290 jours de Daniel aux 1260 jours de Jean. Quant aux générations de Luc au nombre de 77, nous retrouvons ce chiffe en divers endroits et notamment dans la Genèse 4/24 : "Cain sera vengé 7 fois et Lemee 77 fois". Chez les hermétistes hébreux le chiffre 11 est attribué à un cycle solaire. On peut noter que chez Mathieu 16 versets du Ier chapitre sont consacrés à cette généalogie et que Luc y consacre du verset 23 au verset 38 également 16 versets. Le 3ème chapitre a aussi son importance. On peut observer la succession des chiffres suivants :

1.2.3.5.6.7.11.14.15.16.20.22.28.42.77 qui émergent de ces deux généalogies et en particulier : 3.7.14.42. Tout milite en faveur d'un contact certain de Luc et Mathieu avec les cabalistes hébreux.

On peut dresser 3 grilles par série des 14 générations et établir la correspondance des noms et de leur signification dans les chapitres de l'Evangile selon Mathieu. Par exemple nous avons :

1 se rapporte à Abraham, signifiant Père des multitudes, qui correspond dans les chapitres de l'Evangile à la nativité de Jésus. 1/1.

2 se rapporte à Isaac et Jacob signifiant il rira. Plaisir des sens. Dieu protège, qui correspond à la joie des mages et à la cruauté d'Hérode - La fuite en Egypte - Baptême de Jésus.

4 se rapporte à Judas, signifiant Louange à l'Eternel, qui correspond à la résistance triomphante de Jésus sur les biens terrestres.

7 se rapporte à Aram, signifiant Dieu est élevé, qui correspond à Jésus le Christ qui indique les 7 points qui permettent de suivre la voie de Dieu et de s'élever jusqu'à lui.

On peut ainsi continuer ces grilles mais le vrai visage de la généalogie, c'est tout le programme de l'enseignement de l’œuvre d'Ieschoua de Nazareth. C'est le résumé de la loi d'évolution qu'il enseignera par le plan d'action qu'il va suivre. C'est le 2ème MOI libérateur de la transformation qui fera naître dans le cœur de chaque homme le fils, c'est-à-dire le résultat de tout le travail spirituel qui est décrit dans les trois grilles de sa généalogie. Elles représentent le MOI christique ou l'étincelle divine incrustée dans chaque homme. C'est ce que Teilhard de Chardin explicite quand il dit : "L'homme a le désir de Dieu". C'est seulement après la mise à jour de ce MOI, de ce Christ en soi, (ce que le maître appelait la 2ème naissance) ce qui correspond à une réincarnation définitive au plan matériel que la connaissance du Divin ou mieux le royaume de Dieu s'ouvrira à l'homme dans toutes ses splendeurs et ses félicités. Ce MOI christique ne peut naître qu'avec une succession de réincarnations symbolisées par les 42 noms cités par Mathieu. Au sens figuré ce sont les géniteurs du Christ qui doivent naître en chaque homme, pour mieux comprendre aussi que le Christ est la seule voie de Dieu, la vérité qui affranchit de la prison matérielle et la vie éternelle pour tous les hommes, quels qu'ils soient ou quelles qu'aient été leurs fautes antérieures, quelle que soit leur confession, pourvu qu'ils se détachent de leurs défauts les uns après les autres pour découvrir l'Amour et la connaissance de Dieu.

Nous aurons beau chercher partout, il n'y a pas d'autre voie comme l'enseigne notre fière le sublime Ieschoua de Nazareth. Mais en toute circonstance c'est à l'homme de faire volontairement appel à Dieu car le Créateur lui a donné son libre arbitre.

C'est pour nous spirites la première et la plus impérative des conditions sans lesquelles rien ne se produira. Cela implique volonté et amour envers Dieu.

Le Christ a donc réalisé l'Alliance entre Dieu et l'humanité. Il est l'Arche Nouvelle entre l'homme et Dieu, le point commun entre le monde humain et le monde divin.

Quant à Marie, âme pure et belle entre toutes, c'est un Esprit supérieur, évolué, réincarnée dans un corps parfait, gardée de toute tare, de toute dégénération moléculaire ; elle permet l'incarnation de Jésus le Christ, dont la mission divine est de sauver l'humanité qui s'englue dans la matérialité et les fausses pistes.

Depuis l'alliance de Dieu avec l'humanité par Abraham il s'est écoulé 42 générations, c'est-à-dire 42 étapes de l'âme humaine. Celle-ci n'a pas respecté les clauses énoncées par Moïse et par David. Elle s'est écartée de Dieu pour s'enfoncer dans la matérialité.... Mais le Père n'abandonne jamais ses enfants, il les suit, les surveille, leur évite ou minimise d'une manière occulte leurs erreurs les plus graves et garde son essence, son cœur cosmique précieux pour sauver l'humanité dans les cycles individuels des réincarnations des hommes de la Terre.

Pour ce faire il faut que l'homme en arrive à une qualité morale prônée par les religions et les hommes de Dieu et que tous les hommes peu ou prou connaissent, car ils en ont ce sens intérieur qu'on appelle la conscience ou la voix de Dieu.

Le Christ en soi doit donc naître en chaque homme dans cette pureté morale, c'est à notre sens la signification ésotérique du symbole virginal de Marie. Tant que nous ne serons pas purs dans notre mental, car nous pensons ce que nous sommes, le 2ème MOI, le MOI divin ne pourra pas naître ni se développer en nous.

Moïse avait imposé ces deux points :

1° Retour à Dieu.

2° Pureté. Il avait même ajouté un 3ème point, le sacrifice, mais ce dernier point est tombé caduc car le Christ a spiritualisé le sacrifice de par sa mission et son enseignement.

Joseph symbolise la révélation qui se produit dans le mental et qui permet d'entrevoir la Vérité, bien que matériellement cette Vérité soit impossible.

La Révélation porte en elle-même une certitude indéracinable. Malgré les apparences extérieures le mental est persuadé que cette Vérité est la seule vraie et l'accepte. Ce passage dépeint bien la lutte éternelle entre l'intellect et la spiritualité, car ce que l'on dénomme l'intelligence n'admet que les choses visibles et tangibles et refoule tout ce qui n'est pas perceptible ni conforme aux lois reconnues, ni susceptible de satisfaire aux exigences du raisonnement.

La Révélation peut mettre fin à ce conflit par la mise en évidence du monde invisible et de la magnifique réalité. Alors notre mental se rend compte de son peu de puissance, de son infériorité. Alors perdant son orgueil, sa personnalité s'humiliera et cédera la place au MOI christique qui permet qu'au lieu d'une lutte de prépondérance, il y ait place à une fertile collaboration qui transformera le mental inférieur en mental supérieur, symbolisé par Joseph, par la suppression des défauts.

C'est ce que notre grand fière Jésus de Nazareth résume lorsque, prenant un enfant dans ses bras, il dit, dans Luc - Chap. 9 - v. 48 :

"Quiconque me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé ; car celui qui est le plus petit parmi vous tous, est le plus grand"...

(l) Péricope : de peri, autour et koptein, couper. Les péricopes sont des passages de la Bible lus à l'office du jour ou servent de textes aux prédicateurs.

(2) Initié : Vient de latin initium, qui veut dire commencement.

(3) Acta sanctorum : (Actes des Saints). Recueil commencé depuis le XVII ème siècle par le Père Bolland, jésuite, sur l'histoire de la vie des saints, jour par jour.





La vie de jésus (Spiritualité, Nouvel-Age - Voyance - Médiumnité)    -    Auteur : mélanie - Canada


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